Vers un Noël vert

Par Benjamin Le Bonniec

Aurons-nous droit à un Noël Vert? L’expression est dans toutes les bouches alors que se profilent dans quelques jours la période de Noël et les vacances de fin d’année. Avec les douceurs qui s’abattent sur le Québec depuis le début du mois de novembre, la province n’a encore reçu que très peu de bordées de neige, voire quasiment pas du tout. Du côté de Sherbrooke, quelques centimètres sont tombés, mais les quasiment plus de 10 degrés de ces derniers jours ont rapidement laissé de nouveau place à la verdure.

En effet, à l’heure où j’écris ces lignes, il y a peu d’espoir pour que nous ayons dans le sud de la Province ce que l’on appelle un «Noël Blanc». Les météorologistes situeraient à hauteur de 15% environ les probabilités de voir arriver une bordée de neige suffisante pour que nous vivions l’arrivée du Père-Noël dans un décor blanc. Chaque année, nous rêvons tous de fêtes de fin d’année sous la neige, tellement cette période est synonyme de flocons, de glissades et d’activités de neige.

Pourtant, le phénomène n’est pas si exceptionnel que ça au regard des statistiques établies par Environnement Canada sur les 50 dernières années, à Montréal par exemple il y a eu 12 «Noël Vert» et le dernier date de 2006. Théoriquement, selon les prévisions enregistrées, Sherbrooke aurait déjà dû enregistrer près d’une vingtaine de centimètres depuis le début du mois de novembre. Or, vous l’avez tous constaté que ce ne sont guère que 2 centimètres qui sont tombés sur l’Estrie, si l’on écarte ce qui est tombé sur les montagnes environnantes comme le Mont Orford ou le Mont-Mégantic, qui a déjà un jolis tapis blanc au sol. Aussi, si nous devons être contraints de vivre un Noël sans neige, il faudra redoubler d’imagination pour s’occuper pendant nos vacances bien méritées et laisser de côté nos patins, nos skis et nos planches à neige.

Mais la question qui réside est celle des causes de ce manque de neige à cette époque de l’année. La première raison vient, comme beaucoup d’entre vous le savent certainement, du phénomène El Niño, un courant de l’océan Pacifique provoquant de grands bouleversements climatiques. Plus ou moins fort chaque année, il est prévu qu’il soit fort cette année; la dernière année où il avait été d’une telle intensité c’était en 1998 avec les conséquences que nous connaissons. Pour cette année, les météorologistes prévoient un hiver particulièrement doux, court et avec peu de précipitations en comparaison avec les moyennes habituelles. Les premières véritables bordées devraient intervenir entre Noël et le jour de l’An, alors que l’hiver en tant que tel devrait voir son terme dès la mi-novembre. Après l’hiver glacial de l’an dernier, nombreux sont ceux qui voient d’un bon oeil ce court hiver aux températures presqu’agréables.

Pourtant au-delà de ce phénomène El Niño, les données du réchauffement climatique sont à prendre en compte également. Face aux climatosceptiques, nombreux sont ceux qui s’insurgent contre les conséquences de nos modes de vie sur les phénomènes météorologiques et la conscientisation de nos sociétés prend du temps. Mais quand bien-même, aujourd’hui force est de constater que la Terre est entrée depuis un moment déjà dans une phase de réchauffement due en grande partie à l’activité humaine. Alors, aujourd’hui, même si nous devons passer Noël au vert, il tient à nous de prendre conscience et connaissance des réalités pour limiter à notre échelle notre impact écologique.


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