Absence de l’égalité : un remaniement selon les priorités de Mark Carney 

Par Marie-Jeanne Eid 

Avec 13 ministres en moins, Mark Carney présente son « cabinet de guerre ». 

Avant de dissoudre le Parlement et de donner le coup d’envoi à la campagne électorale dimanche dernier, le premier ministre Carney a procédé à un important remaniement de son Conseil des ministres. Passant de 37 à 24 ministères, il a présenté un cabinet d’urgence « qui se concentre sur les enjeux les plus importants pour les Canadiens ». Parmi les absents, on note le ministère de la Diversité et de l’inclusion et celui des Femmes et de l’égalité des genres. 

Le message est sans équivoque : l’économie, et plus particulièrement la guerre tarifaire avec les États-Unis, sera l’enjeu politique central des prochains mois. En effet, le nouveau premier ministre a présenté son cabinet comme « plus petit, expérimenté (…) et qui agira rapidement pour sécuriser notre économie et protéger l’avenir du Canada ». 

Néanmoins, la suppression du poste de ministre des Femmes et Égalité des genres et de la jeunesse a fait réagir plusieurs groupes et organisations qui militent pour l’égalité de genre. 

Alors qu’on observe de l’autre côté de la frontière un recul historique pour les droits des femmes et des minorités, et ce, sans compter la montée des discours d’extrême droite au Canada, cette décision envoie un message troublant sur l’engagement du gouvernement à faire progresser la condition des femmes au Canada. 

L’Institut canadien de recherches sur les femmes rappelle que l’égalité des genres est pourtant l’épine dorsale d’une économie forte et résiliente et nécessite conséquemment un portefeuille et une attention particulière pour faire face aux enjeux systémiques. 

« L’égalité des genres exige un leadership dédié, une responsabilité et une attention soutenue – rien de tout cela ne peut être adéquatement réalisé lorsqu’elle est traitée comme une réflexion a posteriori au sein d’un ministère plus large et sans rapport », peut-on lire dans un communiqué de presse de l’Institut canadien de recherche sur les femmes. 

Encore peu connu de la population canadienne, Mark Carney avait la chance de dévoiler ses principales orientations à travers ce remaniement ministériel qui, rappelons-le, demeure temporaire vu les élections prochaines. 

Il n’aura pas fallu 24 heures à son mandat pour lancer un message clair : l’égalité des genres et l’inclusion ne sont pas ses priorités actuellement. Mais devrait-on vraiment avoir à choisir entre l’économie et les questions sociales ? 

Une élection cruciale pour les jeunes 

Dans un contexte de guerre commerciale, certes, mais aussi de luttes sociales, de menace contre les droits des femmes et de crise climatique, les prochaines élections seront cruciales. 

Qu’on le veuille ou non, le pallier fédéral détient des compétences clés pour faire face à ces menaces. 

Alors que le cynisme politique peut être tentant en ces temps troubles, force est de se rappeler que c’est notre avenir collectif qui se joue. Si les jeunes représentent historiquement la tranche de la population canadienne qui vote le moins, ces derniers subiront davantage les conséquences économiques, sociales et environnementales des crises auxquelles nous sommes confrontés. 

Renversons la tendance à ces élections et allons voter le lundi 28 avril prochain pour les valeurs qui nous tiennent à cœur. Pour plus d’informations sur comment aller voter dans votre circonscription, consulte la page d’Élections Canada

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Crédits : Justin Tang

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