Par Judith Marcoux

Sans surprise, c’est Mark Carney qui remporte la course à la chefferie du Parti libéral du Canada haut la main. Il devient ainsi le 24e premier ministre du Canada et succède à Justin Trudeau, au pouvoir durant neuf ans.
Carney était le grand favori de cette course et il a raflé 85,9 % des votes des membres qui ont pris part au scrutin. Sa principale adversaire, Chrystia Freeland, a obtenu seulement 8 % des voix, tandis que Karina Gould et Frank Baylis ont récolté respectivement 3,2 % et 3 %.
Lors de son discours inaugural au Centre Rogers à Ottawa, Mark Carney a souligné avec force l’importance de renforcer les alliances internationales et de relever les défis économiques pressants. Face aux menaces tarifaires et aux ambitions d’annexion exprimées par le président américain, le nouveau premier ministre a affirmé sa volonté d’incarner un leadership nouveau, déterminé à protéger l’indépendance et l’identité canadiennes.
Il a également mis en avant son expertise en gestion économique, pour se distinguer de son principal adversaire politique, Pierre Poilievre. Économiste de formation, Mark Carney est connu pour avoir été le gouverneur de la Banque du Canada en 2008 et pour avoir été à la tête de la Banque d’Angleterre de 2013 à 2015. Il est devenu en 2024 le conseiller économique de Justin Trudeau.
M. Carney a été assermenté comme premier ministre du Canada le 14 mars 2025 à Rideau Hall. Sitôt arrivé, il a dévoilé les 24 membres de son cabinet ministériel, une réduction significative par rapport aux 32 ministres sous Justin Trudeau.
Steven Guilbeault perd le ministère de l’Environnement, mais devient ministre de la Culture et de l’Identité canadienne et lieutenant du Québec. Trois ministres du Québec perdent aussi leurs fonctions, dont Jean-Yves Duclos, Diane Lebouthillier et Marc Miller.
Une première semaine chargée
C’est une semaine lourde en évènements qui a marqué les premiers jours comme premier ministre de Mark Carney. Fraichement assermenté, la première action du nouveau premier ministre a été d’adopter un décret modifiant la tarification du carbone pour les consommateurs.
Dès le lendemain, M. Carney a annoncé son premier voyage officiel à Paris, marquant une rupture avec la tradition de visiter Washington en premier. Ce choix symbolique vient souligner l’importance des relations avec l’Europe. M. Carney a rencontré Emmanuel Macron pour discuter de coopération économique et climatique entre les deux pays, avant de rencontrer le roi Charles III et le premier ministre britannique Keir Starmer.
Dès son retour au Canada le 18 mars, une réunion avec les premiers ministres provinciaux a été planifiée, afin de faire le point sur les barrières commerciales interprovinciales ainsi que sur la guerre commerciale avec les États-Unis et la Chine.
Enfin, c’est sans grande surprise que M. Carney a annoncé, ce dimanche, le lancement des élections fédérales. Cette déclaration intervient à la veille de la reprise des travaux parlementaires, où les partis d’opposition avaient fermement exprimé leur intention de renverser le gouvernement fédéral. La population devra se rendre aux bureaux de vote le 28 avril prochain.
Crédits : Policy Exchange-Flickr