Par Gabrielle Richer, libraire, Campus principal
La grosse qui rêvait d’amour de Nadia Tranchemontagne

Le titre est surprenant, je vous l’accorde. On pourrait penser à de la romance, mais il ne s’agit pas de celle que vous imaginez.
Avant tout, laissez-moi vous parler de l’autrice. Nadia Trachemontagne est une influenceuse, militante contre la grossophobie, abordant le sujet avec un ton humoristique et plein de couleurs. Je la suis sur les réseaux sociaux depuis des années et j’adore son énergie. Elle parvient à être directe tout en gardant une touche de légèreté.
Son tout premier roman raconte l’histoire de Samuelle, une protagoniste qui nous livre plusieurs épisodes de sa vie, chacun lié à l’amour de soi. Samuelle n’a jamais su apprécier son corps à cause du jugement des autres, et surtout, de celui de sa propre mère.
Lorsqu’on connaît le style de Nadia, on reconnaît sa plume, à la fois légère et drôle. Par exemple, lorsqu’elle compare son corps à des références de notre enfance, comme cette image où elle s’imagine être un triangle jaune essayant de passer par une porte, comme un carré bleu. Elle peut aussi être poignante lorsqu’elle évoque la tristesse de ses souvenirs, comme ceux où sa mère ne cessait de la critiquer sur ses photos d’école, lui reprochant de ne jamais être « correcte » à cause de son poids.
L’histoire semble se concentrer sur la relation de la protagoniste avec son poids, mais la véritable leçon est bien plus touchante. En réalité, ce roman parle avant tout de l’amour… de soi.
Lorsque le livre est arrivé sur les réseaux sociaux, il a suscité deux vagues de réactions. La première a critiqué le titre, le trouvant choquant et ridicule. Il s’agissait de ceux qui jugeaient le livre d’après sa couverture. La deuxième vague a concerné ceux qui avaient lu l’ouvrage, et on a pu voir à quel point de nombreuses personnes se reconnaissaient dans le personnage de Samuelle.
Plusieurs lecteurs et lectrices se sont retrouvés dans les moments où Samuelle n’aimait pas son corps, où sa mère critiquait son image, ou encore lorsqu’elle éprouvait enfin le sentiment d’être désirable, et bien d’autres situations.
Une fois le livre terminé, je me suis sentie vraiment comprise. Le message que Nadia souhaite transmettre est clair : « Tout corps est valide, mérite le respect et a le droit d’exister, peu importe ce qu’en dit Pierre, Jean, Jacques sur Facebook ».
À la fin du livre, l’autrice a ajouté deux éléments que je trouve adorables. Elle a associé une chanson à chaque chapitre pour illustrer son message, et elle a aussi listé des organismes de différentes régions liés à la santé mentale.
Pour moi, ce livre représente l’amie qui nous dit : « Oui, ton enfance n’a pas été facile, mais je suis là pour t’écouter, et si tu en as besoin, voici un professionnel qui pourra t’aider ».
L’ensemble des titres mentionnés dans la chronique sont disponibles à la Coopérative : en magasin, sur les deux campus, ou en ligne : usherbrooke.coop