Par Elizabeth Gagné

Le Musée d’histoire de Sherbrooke (Mhist) a inauguré, le 6 février dernier, une nouvelle exposition intitulée 50 ans d’engagement vers l’égalité entre les femmes et les hommes.
Conçue par le Conseil du statut de la femme, cette exposition s’adresse à tous les âges. Présentée en cinq volets abordant les stéréotypes sexuels, l’accès au marché du travail, la sphère domestique et familiale, la place des femmes dans les lieux décisionnels, et la prise de contrôle de son corps ainsi que l’engagement dans la lutte pour les droits des femmes, chacun des thèmes présente le parcours de celles et ceux qui ont rendu possible ces avancées sociales.
« C’est une exposition qui tombe à point, mentionne David Lacoste, directeur du musée. Avec tout ce qui se passe chez nos voisins du Sud, notamment en ce qui concerne le droit à l’avortement, cette exposition nous rappelle les nombreux combats qui ont été menés avant nous pour en arriver là et ceux qu’il reste à faire. »
Inaugurée en présence de la mairesse Évelyne Beaudin et d’Élisabeth Brière, députée fédérale de Sherbrooke, l’exposition nous rappelle également le parcours des femmes en politique. En effet, un des volets présente les femmes en politique, notamment Marie-Claire Kirkland-Casgrain. Elle a été la première femme députée élue à l’Assemblée législative du Québec. C’est à elle que nous devons le « projet de loi 16 » qui a mis fin à l’incapacité juridique des femmes mariées. Cette loi a permis aux femmes d’exercer des actes juridiques sans le consentement de leur mari. Avant cette loi, une femme mariée n’avait pas le droit de signer un bail ou d’ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation écrite de son époux. Ce qui nous rappelle à quel point ces femmes ont fait avancer les choses pour les générations après elles.
Une des missions du Mhist est d’offrir des expositions accessibles à tous et à tout type de portefeuille, souligne Davide Lacoste, ce qui est de plus en plus difficile à faire par les temps qui courent, surtout après l’annonce de la fin de la gratuité des premiers dimanches du mois par le ministère. Composé d’une équipe solide, le Mhist a également bonifié l’exposition en mettant sur pied un volet local intitulé Sherbrookoises d’exceptions. L’équipe a voulu mettre en valeur des femmes dont l’implication a eu une incidence ici, et souvent au-delà de la région, en exposant une dizaine de portraits. Parmi ces portraits, deux femmes du département d’histoire de l’Université de Sherbrooke ont été mises à l’honneur : Micheline Dumont et Andrée Désilets.

De plus, quelques artéfacts très intéressants ont été choisis par l’équipe pour embellir l’exposition. La tâche a été plus ardue que prévu étant donné que l’équipe a trouvé plus d’une vingtaine de femmes d’exception. Afin de toutes les souligner, le Mhist a créé un livret rassemblant les biographies. Il est en vente au coût de 15$ à la boutique du musée ou en consultation sur place.
Crédit : Mhist

Elizabeth Gagné
Étudiante à la maîtrise en histoire, Elizabeth a toujours été passionnée par les arts et la culture. Travaillant de pair avec ses collègues depuis 2022 à promouvoir le programme des Passeurs culturels à la faculté d’éducation, elle travaille également depuis un an au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke. Intriguée par tout ce qui nous rend profondément humains, elle souhaite élargir et approfondir le sens de la culture en proposant des articles parfois hors normes.