Par Pascale Léa Nadeau
Bergers, réalisé par Sophie Deraspe, nous plonge dans la quête de Mathias, un Montréalais qui abandonne sa carrière dans le marketing pour se reconvertir en berger dans le sud de la France. Le film est inspiré du livre D’où viens-tu berger? de Mathyas Lefebure, lui-même devenu berger autodidacte après avoir quitté sa vie. Il nous invite à réfléchir sur l’identité, le changement et la recherche d’un équilibre personnel.
À l’Université de Sherbrooke (UdeS), plusieurs étudiants peuvent s’identifier à cette recherche d’une voie plus authentique, loin des sentiers battus, dans une époque où la pression scolaire et professionnelle peut être accablante. Bergers soulève des questions importantes : comment trouver sa place dans un monde de plus en plus orienté vers la performance et l’efficacité? Mathias, avec sa quête de simplicité et de vérité, incarne ce désir d’échapper à un système qui semble étouffer la véritable essence des individus.
Sophie Deraspe, signe une mise en scène poétique et contemplative et réussis à capturer l’intimité de cette transformation. Le film se distingue par ses magnifiques paysages, ses plans larges et une lumière naturelle qui ajoutent une dimension presque mystique à l’histoire. Ces éléments visuels soulignent l’importance de la nature dans la construction de l’identité de Mathias, un thème central du film.
Quête de simplicité
Mathias et son amoureuse, deux bergers autodidactes, incarnent une démarche sincère vers un retour à la terre, loin des attentes de la société. Cette quête de simplicité résonne particulièrement auprès des étudiants, souvent en transition entre les exigences du monde scolaire et la recherche d’un épanouissement personnel. Le film aborde aussi les tensions entre traditions et modernité, un thème qui, à l’université, touchent plusieurs étudiants. Comment choisir un chemin qui nous ressemble tout en répondant aux attentes professionnelles ou familiales? Bergers remet en question la possibilité de maintenir des racines tout en évoluant dans un monde en perpétuelle transformation.
Le choix de faire jouer des bergers réels dans le film apporte une dimension d’authenticité. Ces acteurs, qui vivent véritablement la vie pastorale, renforcent la crédibilité du récit en rendant l’expérience des bergers plus tangible et vraie. Cela permet de mieux comprendre les défis auxquels ces travailleurs ruraux font face, notamment les changements climatiques et les pressions économiques actuelles. Le film dépasse ainsi le cadre du documentaire en proposant une réflexion plus profonde sur la relation entre l’humain et son environnement naturel.
Pour les étudiants de l’UdeS, Bergers peut être plus qu’un simple film. C’est une invitation à s’interroger sur les choix que l’on fait, sur les chemins que l’on suit et sur ce qui nous rend véritablement heureux. Mathias, avec son parcours, nous montre que, parfois, il faut savoir quitter la voie toute tracée pour trouver sa véritable identité. C’est une leçon de courage et d’authenticité. Une réflexion sur la manière de construire sa vie loin des attentes imposées.