Simple véhicule aérien ou engin de l’avenir?

Par Laurie Jeanne Beaudoin

Le groupe de Véhicule Aérien Miniature de l’Université de Sherbrooke (VAMUdeS), un des nombreux clubs et regroupements étudiants de la Faculté de génie, conçoit et fabrique des véhicules aériens complètement autonomes. Le groupe participe à des compétitions d’envergure qui le pousse à créer des drones toujours plus innovants d’année en année.

Le VAMUdeS a vu le jour en 2005. Les membres qui le composent sont issus des programmes de génie ou de science informatique pour quelques-uns. Une équipe passionnée, diversifiée qui accueille autant les débutants que les plus expérimentés. Les membres plus anciens prennent sous leurs ailes les nouvelles personnes étudiantes pour les guider à travers les différentes étapes des projets. Comme Nicolas Gariépy, président du groupe technique, l’explique : « que tu sois un ou une fanatique du téléguidé, des mini drones ou non, c’est une occasion unique de s’impliquer et d’enrichir son expérience universitaire, et c’est vraiment ça qui m’a attiré au départ, le fait de faire partie d’un groupe ».

Participer à l’innovation

La vision : développer une expertise des systèmes autonomes et enrichir la formation des étudiants et étudiantes afin de les préparer au marché du travail. Les projets élaborés à coup d’une rencontre par semaine au Studio de création permettent aux étudiants et étudiantes d’appliquer la théorie vue en classe dans un contexte professionnel et même d’aller au-delà de leurs propres connaissances. Le Studio de création — Fondation Huguette et Jean-Louis Fontaine — grand bâtiment positionné entre la Faculté de génie et l’École de gestion, est un espace parfait pour stimuler la créativité et l’innovation technique du groupe avec l’espace et les ressources nécessaires.

VAMUdeS conçoit et fabrique des prototypes qui à long terme pourraient être utilisés dans des situations réelles comme pour la surveillance de feux de forêt, la maintenance de lignes électriques et la recherche en milieu accidenté. « Les deux compétitions auxquelles le groupe participe chaque année regroupent des passionnés de drones et des industries qui se joignent à des compagnies pour lancer des défis aux universités qui s’alignent avec les besoins du marché actuel », affirme Nicolas Gariépy. C’est marier l’utilité et le divertissement pour faire en sorte que les drones soient utilisés afin d’améliorer la société. Les membres étudiants s’occupent du design et de la conception de chaque projet intégralement. Le travail du groupe technique a été récompensé à maintes reprises puisque qu’il est 7 fois champion canadien du Unmanned Systems Canada (USC) et 4 fois champion mondial de l’AUVSI SUAS (AUVSI).

Plateforme de vol multifonction

Lors de sa plus récente participation à la compétition canadienne (Unmanned Systems Canada) en 2021, le VAMUdeS est arrivé en troisième place, sur un total de trois épreuves. L’équipe travaillait sur ce projet depuis déjà deux ans, en raison de la pandémie. Ils sont revenus dans la région, remplis de fierté, sachant que leurs efforts avaient finalement porté fruit. Une dizaine d’universités étaient sur place pour accomplir des tâches qui simulaient une livraison de colis médicaux. Par exemple, au Nord, sur des territoires éloignés et ruraux, en cas de situations d’urgence, il est parfois impossible de se déplacer dans un centre hospitalier dans des délais raisonnables. Le drone serait dans ce cas-ci une manière d’aller prêter main-forte.

Plus en détail, le président du VAMUdeS a décrit, dans une entrevue avec Le Collectif, les différentes tâches qu’ils devaient accomplir durant la journée : « Un véhicule terrestre devait ramasser des colis au sol et les identifier avec des codes QR pour ensuite embarquer sur le drone et parcourir une grande distance de vol. L’opération du système était entre les mains de 5 personnes à la station de commande au sol, malgré l’autonomie du drone automatisé par coordonnés GPS ».

D’ailleurs, VAMUdeS doit se réinventer chaque année, pour remplir les critères des compétitions. Le développement se doit d’être rapide en plus de coordonner l’intégration des nouveaux membres chaque session. Les tâches de la compétition regroupent en effet plusieurs domaines d’ingénierie. « La difficulté des défis n’est pas la construction du drone en soi, mais plutôt la création des outils de mesure, des véhicules terrestres, des caméras, etc. pour la plupart, contrôlés manuellement », affirme le porte-parole de VAMUdeS en ajoutant que le drone ne s’appelle pas « plateforme de vol » pour aucune raison.

 

Le groupe se consacre à 110 % à la préparation des drones de compétitions. Toutefois, Nicolas confie que, s’ils avaient le temps, ils auraient certainement le potentiel de développer leurs propres projets et recherches scientifiques. À suivre…

Les défis à venir

L’équipe travaille présentement sur la construction de deux nouveaux drones. Une version plus petite (donc moins énergivore) de leur drone actuel à 6 hélices qu’ils utilisent depuis 3 ans et un avion qui décolle et atterrit au même principe qu’un drone, mais qui en vol ne demanderait pas de fournir de l’énergie aux hélices.

Les défis pour les prochaines compétitions sont déjà lancés. Au Canada, ils devront simuler une compagnie de sécurité hypothétique qui protègera une ambassade, l’idée serait de créer un système d’imagerie qui peut identifier des gens du périmètre, suivre des gens et les éloigner. Aux États-Unis, toujours dans l’imagerie, un outil du style Google Maps devra être intégré à leur prototype.

Le soutien de l’Université de Sherbrooke et l’Association générale des étudiants en génie de l’Université de Sherbrooke (AGEG) permettent au groupe de continuer à rayonner sur le campus. Voilà présentation faite. Pour suivre toutes les activités du groupe, rendez-vous sur sa page Facebook.

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Crédit photo @ Université de Sherbrooke

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