Par Médéric Dens

Le gouvernement au pouvoir a annoncé, lors d’un séjour de trois jours à Nanaimo le 9 septembre dernier, l’ajout d’un économiste de renom au sein du gouvernement : Mark Carney. Ce dernier s’est vu confier le rôle de conseiller spécial du Parti libéral du Canada (PLC) en ce qui concerne la croissance économique.
Les récents sondages qui ont été publiés concernant les partis en tête pour les prochaines élections fédérales ne sont pas, pour le moment, en faveur de Justin Trudeau et sa troupe.
Le chef du Parti conservateur du Canada ne s’en cache pas ; il compte déposer une motion de censure contre le gouvernement libéral. Pierre Poilievre reproche en effet à Justin Trudeau de « mener le pays au chaos » avec ses politiques économiques telle que la taxe carbone.
C’est donc pour diversifier et développer l’économie du pays que Justin Trudeau s’est doté d’un expert en la matière, soit Mark Carney. Ce dernier possède déjà un parcours remarquable sur la scène économique internationale.
De gouverneur de la banque d’Angleterre à celle du Canada en passant par le conseil d’administration du Forum économique mondial, monsieur Carney est maintenant engagé aux côtés du premier ministre canadien dans le but de guider les décisions économiques du parti.
Un poste artificiel ?
Certains experts et politiciens se sont immédiatement demandé si ce poste était réellement nécessaire au gouvernement Trudeau. Ayant déjà Chrystia Freeland comme ministre des Finances, plusieurs se demandent si cette embauche n’est en réalité qu’un poste secondaire ou un remplacement à celui de madame Freeland.
« C’est un désaveu envers madame Chrystia Freeland […], monsieur Trudeau amène monsieur Carney pour essayer de faire la job mieux que madame Freeland elle-même », selon Pierre-Paul-Hus, député de Charlesbourg-Haute-Saint-Charles pour le gouvernement conservateur.
De son côté, Yves-François Blanchet croit que cette embauche vient renforcer le leadership affaibli de Justin Trudeau. Il juge même que cet ajout vient « accréditer l’hypothèse que monsieur Trudeau reste en poste jusqu’à l’élection ». Le chef du Bloc québécois semble donc écarter l’hypothèse d’un remaniement du personnel libéral.
Pour Chrystia Freeland et François Philippe-Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie du Canada, l’ajout de Mark Carney au sein des libéraux n’est aucunement un désaveu envers les ministres déjà en place.
Pour sa part, la ministre des Affaires étrangères et possiblement future candidate au remplacement de Justin Trudeau, Mélanie Joly, n’a pas voulu dévoiler son point de vue concernant cette embauche, affirmant simplement qu’elle est « toujours contente quand il y a du nouveau monde qui se présente en politique, surtout pour le Parti libéral ».
Le principal intéressé, Mark Carney, rappelle, lors du point de presse du 10 septembre, qu’il « est plus important pour lui de faire des choses, que d’être quelqu’un » au sein du gouvernement Trudeau, phrase que le premier ministre aura certainement appréciée.
« Je n’ai qu’une règle simple, si le premier ministre me demande de faire quelque chose, je vais le faire, je vais servir », tient également à rappeler l’économiste et banquier de renom.
Crédits: Bank Of England-Flickr