Par Aïssé Touré, fondatrice de BlackEstrie – Collaboration spéciale
CHRONIQUE/ Personnellement, avant mon immigration au Québec, je n’avais jamais célébré le Mois de l’histoire des Noirs (MHN). En France, il n’est pas très reconnu, tandis qu’en Amérique, il s’agit d’un événement annuel très important depuis plusieurs décennies.
Cela fait donc sept ans que, tous les ans, je suis impatiente de découvrir des personnalités noires, apprendre l’histoire de la communauté et de participer à différentes activités tout au long du mois de février. Chaque année, je suis fière et inspirée par les modèles québécois, canadiens et internationaux auxquels je peux m’identifier, car ils me ressemblent…
Des modèles auxquels mes enfants peuvent également s’identifier et s’inspirer de différents parcours pour construire leur propre chemin. On ne le dira jamais assez, la représentativité est primordiale dans le développement de chacun.
Paradoxalement, et à titre personnel, le Mois de l’histoire des Noirs n’est pas suffisant selon moi. La célébration et la mise en avant de personnalités noires : brillantes, intelligentes, inspirantes, motivées, déterminées, courageuses, fortes, ne doit pas se limiter à 28 jours une fois par année. Cela mérite d’être célébré à longueur d’année. C’est pourquoi notre plateforme BlackEstrie est là pour faire briller la communauté quotidiennement, pour aborder différents aspects qui touchent la communauté noire, et ce, 365 jours par an.
Des initiatives comme BlackEstrie, il en existe plusieurs, mais notre plus grand défi selon moi est d’être en région, où la diversité n’est pas très élevée. Selon Statistique Canada, en 2016, on comptait environ 3000 personnes noires à Sherbrooke, 3000 personnes qui ont besoin de modèles et de se reconnaître, d’être représentées.
C’est pour elles que nous sommes là.
C’est aussi pour la société d’accueil, pour qu’elle prenne conscience de la richesse et l’apport que nous apportons à notre société, et pour toute personne qui désire simplement en savoir plus et mieux comprendre notre réalité et nos enjeux.
D’après Angélique Goguen-Couture, co-fondatrice de BlackEstrie
« Je pense que c’est un mois qu’il faut prendre comme moyen d’aller chercher l’information et de découvrir les différentes cultures, pour changer le futur, évoluer en tant que nation, et être tolérant envers les différences.
Le MHN me fait découvrir des événements historiques que je n’avais pas appris jusqu’à aujourd’hui, le mouvement prend davantage d’ampleur, au fil des années. J’ai été adoptée, et de voir qu’un mois entier est consacré à l’information sur les enjeux des Noirs et voir l’évolution des mentalités ainsi que les combats menés pour l’égalité des peuples noirs me rassure.
Plus l’information sera diffusée et accessible, mieux le futur saura en bénéficier.
Pour moi, le MHN est un moment de partage, d’acceptation, de tolérance à tous les niveaux et de découvertes.
On espère que la programmation que BlackEstrie et le Café Baobab ont mise en place vous plaira, en sachant que nous tenons à faire profiter les différents groupes d’âge et toutes les communautés. C’est un rendez-vous à ne pas manquer tout au long de ce mois de février! »
Crédit photo @ Fournie par BlackEstrie