Par Charles Amyot

Les Canadiens ont fait leur choix le 28 avril dernier : les libéraux resteront au pouvoir pour les quatre prochaines années, toujours avec un gouvernement minoritaire. Au bout de cinq semaines de campagne électorale, les sondages se concrétisent effectivement sur les bulletins de vote qui marquent l’équipe de Mike Carney vainqueur.
Outre l’élection du gouvernement fédéral, qui n’est pas une grande surprise en cette soirée électorale, plusieurs éléments méritent une attention particulière, à commencer par la défaite de Pierre Poilievre et de Jagmeet Singh dans leur circonscription respective.
À qui les libéraux doivent-ils leur victoire ?
Si la victoire des libéraux est sans équivoque avec 169 députés élus, les sources de cette victoire demeurent plus floues, surtout considérant l’impopularité du Parti libéral d’il y a quelques mois. Certains diront que le remplacement de Justin Trudeau au profit de Mike Carney a joué dans cette victoire. D’autres diront que la peur de l’administration Trump et de ses menaces envers le Canada s’avère être plutôt la raison de cette victoire. Les votes au Québec semblent soutenir cette thèse où les libéraux ont soutiré 10 circonscriptions aux mains des bloquistes.
Les conservateurs : une lueur d’espoir dans une quatrième défaite de suite ?
Pierre Poilièvre et les conservateurs convoitaient le gouvernement, sans succès. Toutefois, avec un appui populaire de 41,4 %, le Parti conservateur monte en popularité auprès des Canadiens d’un océan à l’autre. Si ce score est surprenant, beaucoup reste en suspense, notamment quant à l’avenir du chef conservateur qui a été battu dans Carleton, circonscription qu’il détenait depuis 2004.

Le Bloc québécois en partie éclipsé
Le Bloc québécois voit sa députation considérablement réduite, passant de 33 députés à 22. Visiblement éclipsé par les menaces de Trump vis-à-vis le Canada, Yves-François Blanchet a eu du mal à faire valoir ses lignes de parti durant la campagne électorale où le français, la culture et l’autonomie juridique du Québec n’étaient pas des priorités pour les électeurs, y compris pour les nationalistes. Le Bloc québécois a tout de même limité les dégâts en perdant uniquement un point de pourcentage au suffrage universel.
Les néo-démocrates s’effondrent
Le NPD doit impérativement se poser des questions au lendemain de cette soirée électorale. Les néo-démocrates passent de 25 sièges à seulement sept, excluant celui de Singh qui a terminé troisième dans sa circonscription en Colombie-Britannique. Ce dernier n’a eu d’autre choix que de démissionner le soir même de l’élection.
En bref
Si la carte n’est plus de la même couleur qu’elle l’était en 2021, le rapport de force à la Chambre des communes reste essentiellement le même. Mark Carney devra conduire un gouvernement minoritaire, lequel, avec l’appui du NPD, pourrait tout de même demeurer au pouvoir pour la totalité de son mandat. Reste maintenant à savoir quelle sera la stratégie des partis d’opposition : collaborer avec le gouvernement élu ou encore déclencher des élections le plus rapidement possible ?
Source : Facebook