Par Anthony Lacroix
Avec la disparition de Jean-Philippe Martel (Littéraire après tout, Comme des sentinelles) pour la grande métropole, le monde littéraire satirique de Sherbrooke creusait un manque. Le monde de la joke cinglante et du rire jaune s’écroulait de jour en jour. Le public d’intellectuels adorateurs de Beigbeder et de Houellebecq devait se rabattre sur le Ti-Mé Show. Dominique Tardif (journaliste à La Tribune) n’arrivant plus à équilibrer la balance à lui seul est allé, dans un hélant de désespoir, jusqu’à créer un spectacle sur son autopromotion.
Mais heureusement, vu qu’on ne l’espérait plus, William S. Messier (Township, Dixie) revient en Estrie dans le bruit pétaradant d’une familiale. Une fois qu’il s’est rendu à l’évidence qu’il n’y avait pas assez de bons éléments pour faire un club Les Martres du Centre-Vieux-Nord dans la région, il a fait comme tout le monde : glander sur Internet. Messier, habituelle grande gueule des réseaux sociaux, produit cette fois un pastiche des mentorats d’écrivains. Sur sa toute nouvelle page Facebook William S. Messier, coach de vie littéraire, il partage vidéos humoristiques et slogans qui imitent la forme habituelle des maximes kitchs des réseaux sociaux. L’écoute de ses capsules permettra à l’écrivain moyen de trouver la réponse à ses grandes questions : comment régler le problème de la page blanche, où trouver l’inspiration, etc. Alors que le coût pour une telle séance donnée par Jean Barbe est de 100 $ la journée et que les disponibilités pour une consultation avec Nathalie Goguen se font de plus en plus rares, ce mentorat gratuit et généreux remplit un besoin grandissant en Estrie. Cependant, une question demeure : à quand un groupe Hommage aux suspects de services?