Par Mathieu Falardeau
Ne nous ne le cachons pas, depuis des années, en fait, depuis l’arrivée des conservateurs, la Société Radio-Canada est en mode «survie» à la suite des nombreuses compressions budgétaires, mais les libéraux nouvellement élus pourraient changer la donne s’ils exécutent leurs belles promesses électorales.
Malgré les nombreuses compressions budgétaires, la Société d’État a survécu… en mettant à la porte beaucoup de jeunes talents et en faisant des choix moins coûteux, mais douteux et malheureux dans sa programmation. Vous ne l’avez peut-être pas remarqué, mais l’après-midi, on rediffuse Pour le plaisir (oui oui! c’est bel et bien terminé depuis l’année dernière) et… Virginie!
Il y a eu l’apparition d’une obsession des cotes d’écoutes, ce qui a été très proche d’empêcher une deuxième saison de l’excellente Série Noire. Un nouveau modèle d’affaires est né, notamment avec la saison deux de Série Noire et Le Nouveau Show. Ces deux émissions sont présentement offertes au public via ICI Tout.tv Extra avant leurs diffusions officielles sur les ondes d’ICI Radio-Canada Télé. Alors, la Société peut faire un peu d’argent avant de les offrir au grand public. De plus, dans le cas du Nouveau Show, celui-ci sera diffusé sur ICI Artv avant de l’être sur la chaine principale, ainsi, la Société économise en maximisant la diffusion d’une seule et même émission sur l’ensemble de son réseau. Ça ressemble un peu à ce que fait V avec Musique Plus et MusiMax.
Mais bon, arrêtons de parler du passé et du présent. Parlons du futur! Dans une entrevue accordée au Journal de Montréal, la nouvelle ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, a affirmé qu’elle allait réinvestir 150 millions de dollars dans Radio-Canada. Ce réinvestissement vient aussi avec une forte volonté que la Société prenne le virage numérique, ce qui est déjà en marche avec ICI Tout.tv, pour la télévision, et le développement d’une nouvelle plateforme du même type, pour la radio. De plus, le processus de nomination des gens au conseil d’administration et à la direction va être révisé pour y amener plus de transparence et moins de partisanerie.
Alors, les mauvais jours de la grande tour seront-ils bientôt chose du passé, tout comme la présence d’Hubert Lacroix au poste de PDG?
© Mathieu Falardeau