Maxime, le petit dernier de Sarah-Maude Beauchesne

Par Gabrielle Beaudry

Maxime c’est une histoire de grilled cheese, de bains de minuit, de retrouvailles dans une buanderie, de balades dans un vieux Jeep et de rouleaux aux fruits. Maxime, c’est surtout une histoire d’amour. Le vrai de vrai. Le genre d’amour qui te donne le gout d’écrire un livre dédicacé « Ben… à Maxime. »

Le 31 août dernier, Sarah-Maude Beauchesne nous a offert Maxime, la conclusion de sa trilogie composée de Cœur de slush et Lèche-vitrines. Ce véritable chouchou de la littérature jeunesse s’est taillé une place d’envergure sur la scène culturelle québécoise au cours des dernières années. En effet, ces temps-ci, on la voit (ou on la lit) un peu partout : elle écrit pour la série Le Chalet à Vrak.tv, signe le scénario original de la série L’académie (Club illico dès le 11 octobre prochain) tout en alimentant régulièrement son blogue « soft-sexu » de longue date intitulé Les Fourchettes. Bref, ce ne sont pas les raisons qui manquent pour aller se procurer et dévorer son petit dernier fraichement sorti du four!

18 ans et toutes ses dents

C’est une Billie-Lou bien dans sa peau qui nous revient dans ce roman qui vient tourner la page sur son adolescence. Les fidèles auront été témoins de ses premiers émois amoureux plus que maladroits. Pourtant, les cyclistes prodiges et les skateboarders attendrissants ne sont que choses du passé. Pour ce troisième tome, Sarah-Maude Beauchesne nous offre une Billie plus forte, une presque-femme qui accepte ses désirs sans pour autant se résoudre à devenir la muse d’un chanteur un peu trop sombre. On ne peut qu’être touchés en assistant au « coming of age » de cette jeune fille devenue adulte au fil de ses relations amoureuses, amicales et familiales.

Rendre les choses simples extraordinaires

La plume de Sarah-Maude Beauchesne a le don de rendre le quotidien un peu plus brillant qu’il ne l’est réellement. Elle relate les choses simples de la vie avec ce je-ne-sais-quoi qui nous fait rêver. Qui nous fait oublier nos vies, le temps d’un chapitre. Il n’y a rien de révolutionnaire dans cette histoire de boy meets girl dans un café à Montréal. Ce qui l’est par contre, c’est l’honnêteté et la sensibilité désarmantes avec lesquelles cette auteure raconte son histoire d’amour plus qu’ordinaire avec ce fameux Maxime. Car vous l’aurez deviné, Maxime existe bel et bien.

Montréal et les amies précieuses

Ce roman, c’est aussi une ode à l’amitié et à la beauté de Montréal. L’amitié profonde qui unit Billie, Rosine et Juliette s’épanouit à l’aube de leur vingtaine qui se dessine au coin de Saint-Denis et de Mont-Royal. Rien ne peut les séparer. Pas même les Pierre, Erik (avec un k) et Maxime de ce monde. Elles nous font découvrir (ou redécouvrir) Montréal; du Plateau jusqu’à Hochelag, en passant par « Chez Fromage » (en réalité, le Lapin Pressé, dont les grilled cheese sont ma foi plus qu’exquis), sans oublier les séances de french presque assumés dans le bus 97, puis les pendaisons de crémaillère dans leur appart d’adulte au décor très IKEA qui sent « la chandelle aux huiles essentielles et l’encens à la noix de coco dénichés dans le Chinatown ».

Du gros love à l’état pur

Il n’existe pas d’expression pour décrire le sentiment qui s’installe tout doucement chez nous lorsqu’on lit le dernier mot de la dernière phrase de la dernière page d’un livre qui nous a profondément marqué. Le sentiment que procure une chanson de Daniel Bélanger, un monologue un peu trop deep de Grey’s Anatomy ou la vue sur le top du mont Royal un soir d’été avec un ciel parfait. Pourtant, Maxime c’est un peu ça. De la nostalgie assumée puis une tonne de feelings bien placés. Du gros love à l’état pur. Pas de games, pas de non-dits, juste du vrai.


Crédit Photo © Bruno Guérin

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