Une 2e place au goût amer pour les espoirs canadiens

Par Mathieu Rousseau

Ah! le temps des fêtes, les rendez-vous familiaux, les repas copieux, les chansons de circonstances, les cadeaux, etc. Toutes des raisons qui font que pour certains, cette période est et restera toujours la plus belle de l’année. À cela s’ajoute, pour les amateurs de hockey, une raison de plus d’apprécier cette période de réjouissances : le Championnat du monde de hockey junior.

Créé en 1977, le Championnat junior est une compétition qui regroupe les meilleurs espoirs de moins de 20 ans des 10 pays les mieux classés selon la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF). Avec ses 16 victoires, le Canada est le pays le plus titré depuis la création de la compétition. Le tournoi s’étire normalement de la fin décembre au début janvier.

Un désir de revanche

La compétition ayant lieu au Canada (Montréal et Toronto), la formation canadienne allait certainement vouloir venger l’affront vécu l’année dernière alors qu’elle avait subi l’élimination en quart de finale face à la Finlande. Les Canadiens avaient terminé le tournoi en 6e position alors que la Finlande avait continué sa route vers la finale avant de remporter les grands honneurs!

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Canada aura réussi à faire mieux que lors de la dernière édition. Fort d’une fiche de trois victoires et d’une seule défaite lors de la ronde préliminaire, le Canada a réussi à se frayer un chemin jusqu’au match ultime lors duquel il a affronté son ennemi de toujours, les États-Unis. Malheureusement, ce sont nos voisins du sud qui, au terme d’une rencontre chaudement disputée, ont mis la main sur la précieuse médaille d’or. Nous avons toutefois eu droit à tout un spectacle alors que la rencontre s’est poursuivie en prolongation pour finalement se conclure en tirs de barrage, les Américains disposant de la formation canadienne par la marque de 5 à 4.

Les Québécois ont répondu à l’appel

Nous retrouvions dans l’effectif canadien de cette année plusieurs espoirs issus des rangs québécois. Parmi eux, les défenseurs Thomas Chabot et Jérémy Lauzon et les attaquants Mathieu Joseph, Julien Gauthier, Pierre-Luc Dubois et Nicolas Roy. Ces derniers ont tous particulièrement bien fait. Ils ont d’ailleurs su élever leur jeu d’un cran au moment important. En effet, les quatre buts inscrits par la formation unifoliée lors de la finale furent marqués par des joueurs québécois.

Thomas Chabot, qui évolue pour Saint John dans la LHJMQ, a particulièrement bien fait lors de la compétition, récoltant quatre buts et six passes pour un total de dix points en sept parties disputées. Ces statistiques le placent à égalité avec Dylan Strome, le capitaine de la formation, au sommet du classement des marqueurs. Ses performances exceptionnelles ont d’ailleurs permis au jeune espoir des Sénateurs d’Ottawa d’être nommé meilleur joueur du tournoi.

Les espoirs du Canadien ont bien fait

Parmi les jeunes vedettes qui se disputaient la médaille d’or, deux d’entre eux ont été repêchés par le Canadien de Montréal. Lors des deux dernières séances de repêchage de la Ligue nationale, la formation montréalaise a jeté son dévolu en première ronde sur des défenseurs de qualité, Noah Juulsen en 2015 et Mikhail Sergachev en 2016. Les deux arrières ont pris part à la compétition, pour le Canada et la Russie respectivement.

Si Sergachev est reconnu pour être un défenseur à caractère offensif, certains le désignent même comme le successeur d’Andrei Markov, c’est plutôt le contraire pour Juulsen. Ce dernier est davantage apprécié pour la qualité de son jeu défensif. Cette réalité s’est transportée lors du tournoi, Juulsen n’ayant cumulé que deux mentions d’aide. Son jeu défensif a toutefois été très efficace et encourageant pour la suite de son développement. Notons également les quelques solides mises en échec qu’il s’est permis de livrer. Le prochain Alexei Emelin? À voir…

Âgé de 18 ans, Sergachev était l’un des quatre joueurs nés en 1998 au sein de la formation russe. Son jeune âge ne l’a toutefois pas empêché de connaître une bonne compétition, lui qui a d’ailleurs marqué le premier but des Russes lors du tournoi contre le Canada. Malheureusement, le style de jeu des Russes axé davantage sur l’offensive, et le fait que Sergachev ait choisi de s’exiler au Canada pour continuer son développement dans la Ligue de hockey de l’Ontario, décision rarement appréciée par les dirigeants russes, l’ont empêché de se mettre pleinement en valeur. N’oublions pas que pour certains, c’est la décision de Nikita Scherbak d’aller compléter son parcours junior dans la Ligue de hockey de l’Ouest qui lui aura coûté un poste avec la Russie en 2015.

Néanmoins, à la lumière de la compétition, nous sommes en mesure d’affirmer que le futur du Canadien de Montréal à la ligne bleue est prometteur.

Une nouvelle réalité qui peut faire mal

De plus en plus, les jeunes prennent la LNH d’assaut! En date du 23 novembre 2016, les cinq meilleurs marqueurs de la LNH étaient tous âgés de 24 ans ou moins. À leur tête? Le prodige Connor McDavid, qui aurait été admissible à participer au tournoi de cette année. Si cette réalité a le mérite de rendre le jeu de la LNH beaucoup plus excitant, elle prive plusieurs formations juniors de leurs meilleurs espoirs, eux qui sont déjà établis avec des équipes professionnelles.

Ceux qui ont été le plus touchés cette année sont les Finlandais, eux qui n’ont pu profiter des services de Patrik Laine (Winnipeg) et Jesse Puljujärvi (Edmonton), leurs deux meilleurs joueurs de la dernière édition. Ces deux joueurs ont en effet fait leur place avec l’équipe de la LNH, qui les a repêchés en juin dernier. Les Finlandais sont passés d’une médaille d’or en 2016 à l’obligation de disputer les matchs du tour de relégation pour pouvoir assurer leur participation à la prochaine édition! Un dur retour sur terre…


Crédit photo © : lapresse.ca

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