Des investissements fédéraux pour la communauté étudiante  

Le 16 avril dernier, le gouvernement libéral de Justin Trudeau a déposé à la Chambre des Communes son plus récent budget. Cette planification financière pour l’année 2024 comportait de nombreuses annonces d’investissements par l’État, notamment dans des secteurs impactant les populations étudiantes du Québec. Même si les chiffres peuvent parfois être ennuyeux pour certains, mieux vaut s’y attarder lorsque cela peut avoir un impact sur son futur !  

Les organismes subventionnaires  

Parmi les déclarations faites par le gouvernement, on retrouve d’importantes sommes annoncées pour le milieu de la recherche.   

En effet, deux principaux programmes de bourses offerts aux personnes étudiantes québécoises sont administrés par les organismes subventionnaires fédéraux. Il s’agit du Programme de bourses d’études supérieures du Canada au niveau de la maîtrise (BESC M) et du Programme de bourses d’études supérieures du Canada au niveau du doctorat. En tout, cela représente plus de 5000 bourses octroyées annuellement à des personnes étudiantes souhaitant mener des études graduées en recherche, tous domaines confondus.  

Ces programmes de bourses relèvent de trois organismes subventionnaires, qui gèrent chacun les demandes propres à leur domaine d’expertise. Les personnes étudiantes peuvent donc se référer au Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), au Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) ou aux Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) selon leur discipline d’appartenance.  

En fonction des modalités des divers programmes de bourse, les personnes étudiantes peuvent soumettre leur candidature à un concours fédéral pour obtenir ce financement. Les dossiers de candidature doivent mettre de l’avant l’excellence académique des personnes étudiantes, mais également leur potentiel en recherche. Ils doivent aussi démontrer la pertinence de leur projet de recherche, de maîtrise ou de doctorat.  

Des bourses rehaussées  

Dans le cadre du budget 2024, le gouvernement a officialisé pour la première fois en 20 ans une hausse du financement associé aux bourses de recherche. Cet investissement permettra d’augmenter les sommes rattachées aux bourses fédérales, mais permettra également de créer 1720 nouvelles bourses pour la population étudiante aux cycles supérieurs, dès l’automne 2024. En tout, cela représente une augmentation de 1,8 milliard de dollars sur cinq ans injectés dans les organismes subventionnaires fédéraux.   

Les bourses d’études supérieures du Canada à la maîtrise (BESC M) passeront de 17 500 $ à 27 000 $ annuellement, tandis que les diverses bourses doctorales et postdoctorales seront harmonisées pour offrir respectivement une somme de 40 000 $ par an au doctorat et de 70 000 $ au postdoctorat. Ces ajustements seront effectifs dès l’automne 2024, selon l’annonce officielle. Les associations étudiantes, dont l’Union étudiante du Québec (UEQ) et le Regroupement étudiant de maîtrise, diplôme et doctorat de l’Université de Sherbrooke (REMDUS) se sont réjouis de la nouvelle.  

En revanche, si cette hausse peut sembler majeure, il faut souligner que les montants étaient demeurés inchangés depuis le début des années 2000. Si l’on applique seulement l’indexation au coût de la vie aux montants des bourses, le programme couvrant les maîtrises serait effectivement de 27 000 $ par année, tandis que les bourses pour le doctorat seraient plutôt de 54 000 $, comme le souligne un article paru dans Le Devoir.  

La députée fédérale de la circonscription de Sherbrooke, Élisabeth Brière, se réjouit de cet investissement notable. « Depuis que je suis élue en 2019, chaque fois que je rencontre le REMDUS, le financement est un sujet qui revient au sommet de leurs demandes. C’est aussi une priorité qui était partagée par le recteur de l’université, Pierre Cossette », souligne-t-elle.  

« Mes deux fils sont des étudiants post-gradués. Je lève mon chapeau aux étudiants d’être capable de joindre les deux bouts avec seulement des bourses d’études, car ce n’est pas évident », admet la députée Brière. « C’est facile de dire aux personnes étudiantes qu’elles peuvent travailler… Mais quand elles sont rendues à la maîtrise, au doctorat ou au postdoctorat et qu’elles ne veulent pas s’éterniser dans leurs études, ça laisse moins de temps pour travailler », supporte-t-elle.  

Le logement  

En plus des annonces liées aux bourses pour les étudiants en recherche, le budget 2024 a officialisé un investissement d’un milliard de dollars dans le Fonds pour le logement abordable et 15 milliards dans le Programme de prêts pour la construction d’appartements (PPCA). Ces montants bénéficieront éventuellement aux personnes étudiantes, particulièrement précaires en matière d’habitation.  

En effet, le logement étudiant fait partie des types de constructions admissibles au PPCA, ce qui contribuera à la mise sur pied de nouveaux projets. Le budget a aussi établi l’admissibilité des résidences étudiantes collégiales et universitaires au remboursement de la TPS dès l’automne 2024.   

« Le logement étudiant est un enjeu important à Sherbrooke », souligne la députée Élisabeth Brière. « Ce sont des ajouts budgétaires qui tombent à point, selon les échos que j’ai de la population », complète-t-elle. La députée mentionne elle-même avoir été impliquée dans les discussions avec le REMDUS, l’Université de Sherbrooke, l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE) et la Fédération étudiante de l’Université de Sherbrooke (FEUS) pour l’élaboration de nouvelles unités locatives étudiantes.  

Sur une note plus personnelle, la députée souligne avoir hébergé un étudiant de maîtrise en chimie. « C’est un étudiant qui arrivait d’Europe, et malheureusement, le logement qu’il avait loué s’est avéré insalubre. Il n’aurait pas pu le savoir avant d’y mettre les pieds », raconte madame Brière. La personne a donc logé chez elle durant un mois, avant de réussir à se trouver quelque chose de convenable et dans son budget. « C’est même moi qui l’ai mis en contact avec des locateurs, admet-elle. Je comprends donc très bien la nécessité d’avoir des chambres et des logements disponibles pour la communauté étudiante. »


Crédits: Gabrielle Goyet

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