Vos bonnes nouvelles environnementales #19  

Par Sarah Gendreau Simoneau et Frédérique Richard   

La crise environnementale actuelle accentue l’écoanxiété générale. Plusieurs études ont démontré le lien entre la consommation abusive de mauvaises nouvelles et la dépression, le stress et l’anxiété, rapporte Radio-Canada. 

Le Collectif a donc décidé de vous bombarder de quelques bonnes nouvelles concernant le climat, l’environnement et les innovations qui permettent la pérennité de notre chère planète. 

L’Europe découvre le potentiel des castors  

L’utilité des castors est exponentielle en Europe.  

Une famille de castors a fait la une dans les derniers mois, puisqu’elle a bâti un barrage exactement à l’endroit où les autorités de la Tchéquie en avaient planifié un, faisant économiser au pays près de 1,2 million d’euros.  

Le but de ce barrage était d’empêcher les eaux acides provenant de deux étangs de déborder dans la rivière Klabava qui contenait des écrevisses en voie critique d’extinction. Le projet étant bloqué depuis longtemps par la bureaucratie, une colonie de castors a pris les devants en construisant du jour au lendemain un barrage transformant le milieu en une zone humide avec des bassins et des canaux. 

Le comportement de construction des barrages chez les castors est inné. Selon Jaroslav Obermajer, chef du bureau central de Bohême de l’Agence tchèque de protection de la nature et du paysage, « les castors savent toujours mieux. Les endroits où ils construisent des barrages sont toujours choisis comme il faut — mieux que ce que l’on conçoit sur papier ».  

Depuis des années, l’Allemagne souffre également d’inondations sévères. Dans un scénario similaire, le gouvernement de la ville de Winzer avait également décidé de construire un barrage, mais une famille de castors les a devancés en s’y installant et en construisant un barrage. La construction a permis de diminuer grandement le débit d’eau à tel point que les travaux d’ingénierie furent annulés, épargnant 30 000 euros à la ville allemande.  

La valeur globale des services écosystémiques rendus par les castors est énorme. On estime que l’espèce économiserait près de 133 millions d’euros en habitat et en biodiversité, 31 millions d’euros en modération d’évènements climatiques extrême et 27 millions d’euros en purification d’eau.  

Agrandissement du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent  

Le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent sera éventuellement quatre fois plus grand.  

Les gouvernements du Québec et du Canada ont annoncé qu’ils allaient étendre le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent à près de quatre fois sa superficie actuelle dans les prochaines années. L’expansion majeure fera passer la superficie de l’aire protégée de 1 245 km2 à près de 4 500 km2. Le projet a pour but de protéger l’habitat naturel du béluga, une espèce en péril.  

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada, Steven Guilbeault, énonce que le tout permettra de protéger les milieux naturels d’autres espèces, comme le rorqual commun et le rorqual bleu ainsi que des habitats fragiles.   

Les deux rives du Saint-Laurent seront désormais reliées grâce à cet agrandissement. Sur la rive nord, l’aire protégée s’étendra de la Petite-Rivière-Saint-François, dans la région administrative de la Capitale-Nationale, jusqu’à Longue-Rive, sur la Côte-Nord.  

Sur la rive sud, les nouvelles délimitations du parc rejoindront les régions administratives de Chaudière-Appalaches et du Bas-Saint-Laurent, de la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli jusqu’au parc national du Bic, près de Rimouski.  

Le gouvernement du Québec souhaite alors protéger 30 % des zones maritimes et côtières d’ici 2030, alors que, pour le moment, un peu plus de 10 % du milieu marin de la province bénéficie de la protection.   

Afin d’atteindre ces objectifs, les deux gouvernements visent d’autres projets de conservation, notamment un parc marin entre la réserve nationale de l’archipel de Mingan et l’île d’Anticosti. La création de ce nouveau parc marin en est à ses balbutiements. Les consultations et les études pour créer une aire préliminaire viennent d’être lancées, selon Radio-Canada.  

Si tout va bien, dans deux ans, la création du parc sera annoncée, selon Steven Guilbeault.   

Conservation et redistribution de la neige  

En Suisse, le snow farming consiste à enterrer de la neige sous une épaisse couche isolante de sciure de bois afin de la conserver pour l’année suivante.  

Le snow farming, technique de conservation et de redistribution de la neige, émerge comme une réponse efficace aux hivers de plus en plus imprévisibles.  

Les hivers plus chauds un peu partout sur la planète rendent les conditions hivernales incertaines. Des stations de ski ont donc adopté le snow farming, une technique consistant à stocker et redistribuer la neige afin de prolonger la saison qui se termine de plus en plus tôt. À Boyne Mountain Resort, dans le Michigan, cette stratégie permet d’en conserver des tonnes importantes jusqu’en juin, grâce à un mélange de neige naturelle et artificielle.  

À ce stade encore rudimentaire, cette méthode se perfectionne au fur et à mesure pour répondre aux besoins croissants des professionnels. Une étude publiée dans la revue Cryosphere prévoit que jusqu’à 70 % de l’enneigement des Alpes européennes pourrait disparaître d’ici la fin du siècle. Aux États-Unis, une analyse de l’Université du Colorado et de l’Agence de protection de l’environnement du pays estime également qu’un tiers des stations de ski pourraient perdre plus de la moitié de leur saison d’ici 2050. 

Les montagnes deviennent donc des réserves de neige. « Si vous prenez pour exemple l’agriculture : quand les conditions sont bonnes, les récoltes sont bonnes. Nous essayons d’éviter les cycles de prospérité et de crise », explique le porte-parole de la station Vail Mountain dans le Colorado, John Plack. En combinant snow farming et enneigeurs performants, la station a réussi à ouvrir en novembre en 2023, une première en 25 ans.   

D’autres stations vont encore plus loin en conservant de la neige d’une saison à l’autre. En France, Courchevel stocke jusqu’à 700 000 mètres cubes de neige sous des bâches isolantes, permettant d’en récupérer 75 % l’hiver suivant. Autres exemples, Davos en Suisse, utilise de la sciure pour ralentir la fonte, tandis qu’en Australie, des abris réfrigérés servent à préserver les précieuses précipitations hivernales.  

Le snow farming ne constitue pas une solution définitive au réchauffement climatique, mais il offre une marge de manœuvre aux stations de haute altitude.  


Sarah Gendreau Simoneau
Rédactrice en chef et directrice volet production, auparavant cheffe de pupitre SPORT ET BIEN-ÊTRE at journal Le Collectif  redaction.lecollectif@USherbrooke.ca  Web   More Posts

Passionnée par tout ce qui touche les médias, Sarah a effectué deux stages au sein du quotidien La Tribune comme journaliste durant son cursus scolaire, en plus d’y avoir œuvré en tant que pigiste durant plusieurs mois. Auparavant cheffe de pupitre pour la section Sports et bien-être du journal, et maintenant rédactrice en chef, elle est fière de mettre sa touche personnelle dans ce média de qualité de l’Université de Sherbrooke depuis mai 2021.  

Elle s’efforce, avec sa curiosité légendaire, de dénicher les meilleurs sujets diversifiés pour vous! 

Frédérique Richard
Infographiste et gestionnaire web  frederique.richard2@usherbrooke.ca  Web   More Posts

Passionnée des sciences humaines, des arts visuels et de l’environnement, Frédérique, finissante au baccalauréat en communication appliquée, s’intéresse au design et aux médias d’informations. 

Infographiste, gestionnaire web et photographe pour Le Collectif, elle désire partager son art. 

Aimant s’impliquer au sein de la communauté étudiante, elle a effectué un stage auprès de la radio universitaire CFAK 88,3 et réalise présentement un microstage pour la Coopérative La Déraille. 

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