L’écoresponsabilité des festivals et événements 

Par Sarah Gendreau Simoneau 

De plus en plus, les destinations touristiques doivent se doter de plans stratégiques afin d’offrir des activités écoresponsables et durables. 

Le Québec est reconnu mondialement pour son ambiance festive et sa joie de vivre contagieuse tout au long de l’année avec plus de 500 festivals et événements aux quatre coins de la province. Les personnes organisatrices ainsi que les festivaliers et les festivalières sont de plus en plus soucieux des impacts de ce type d’activité sur l’environnement et les populations. Plusieurs festivals mettent justement en place des pratiques pour réduire leurs impacts négatifs et maximiser leurs retombées positives. 

Le tourisme engendre évidemment des dégâts environnementaux. Le World Travel & Tourism Council (OTM) indique dans un rapport que les émissions de gaz à effet de serre du secteur touristique représentaient 8 % à 11 % des émissions mondiales avant la pandémie de COVID-19, selon les estimations des scientifiques. Malgré un ralentissement des déplacements en raison des restrictions sanitaires liées au début de la pandémie, les taux d’émissions sont revenus, en 2024, au même niveau qu’avant la pandémie d’après l’OTM. 

C’est pourquoi le tourisme responsable et durable prend de plus en plus d’importance. On doit voir plus loin et trouver des façons de pratiquer un tourisme respectueux de l’environnement, plus proche des communautés et synonyme de réciprocité. 

Les industries de toutes sortes n’ont d’autres choix que de réévaluer leurs pratiques. Parmi elles, les festivals et événements, réputés pour leur impact sur l’environnement, sont devenus un point focal de l’innovation écologique. Des festivals du monde entier adoptent des pratiques durables à un rythme sans précédent. 

Et à Sherbrooke? 

Depuis plusieurs années, on assiste à une hausse des mesures écoresponsables dans les festivals et événements ici, sur notre territoire. Pour Tourisme Cantons-de-l’Est (TCE), qui s’est doté d’un plan stratégique en tourisme responsable et durable adopté en 2023, il est essentiel de mettre cet aspect en valeur. « Ça fait partie des grands axes de notre planification stratégique d’offrir une destination durable, explique Shanny Hallé, directrice représentation et communications chez TCE. On met en place des actions qui vont dans ce sens-là. » Des cohortes d’accompagnement sont donc mises en place avec la Société d’aide au développement des collectivités et centres d’aide aux entreprises (SADCCAE). « Il s’agit d’un accompagnement auprès d’entreprises touristiques qui veulent avoir des pratiques plus vertes. Des certifications sont émises en lien avec ça. » En tout, une cinquantaine d’entreprises touristiques de la région sont accompagnées. 

Si nous regardons du côté des festivals, plusieurs adoptent les verres réutilisables et la vaisselle ou les plats compostables. « Pour nous, au Festibière, on sait que ce sont plusieurs milliers de verres de plastiques qui sont économisés dans le cadre de notre événement », explique Sara Lapointe-Gagné, productrice déléguée au Festibière. Des points d’eau sont également disposés un peu partout sur le site des événements afin que les gens puissent remplir leurs gourdes ou leurs verres réutilisables sur place, ce qui évite la vente de bouteilles d’eau en plastique. 

Des stations d’eau et des verres réutilisables sont maintenant présents presque dans tous les festivals et événements en Estrie. 

« On a aussi la compensation des GES via l’achat de billets », explique la chargée de projet du Festibière. 

Pour encourager la mobilité durable, l’organisation de la Fête du Lac des Nations met en place un service de navettes dans la ville de Sherbrooke pour faciliter les déplacements des personnes festivalières. « On a trois stationnements alternatifs, ce qui permet aux gens de laisser leur véhicule là et de venir avec la navette ou encore à pied », explique Cindy Trottier, directrice générale et responsable de la programmation de la Fête du Lac des Nations. Des supports à vélos sont également à disposition. 

Animation Centre-Ville Sherbrooke opte pour une meilleure utilisation de l’énergie et des infrastructures. Aucune génératrice à essence n’est utilisée depuis l’an dernier, la scène principale du Sherblues est écoresponsable, l’électricité provient de sources renouvelables ou de connexions au réseau électrique principal et la conception est pensée pour minimiser la consommation énergétique. 

Les patrouilles vertes 

En janvier dernier, on apprenait que Festivals et événements verts de l’Estrie (FEVE) cessait ses opérations. L’OBNL faisait face à un troisième déficit, ce qui l’a forcé à mettre fin à ses activités. FEVE accompagnait des événements et festivals dans la diminution de leur empreinte écologique. L’organisme triait, notamment, les déchets. 

Ce sont plus de 500 événements qui ont pu être accompagnés par FEVE depuis ses débuts, ce qui a contribué au détournement des sites d’enfouissement plus de 200 tonnes de matières résiduelles. 

Malgré la disparition de FEVE, les événements, organismes et festivals de la région ont déjà des plans avec d’autres groupes semblables afin de gérer les déchets et d’effectuer de la sensibilisation sur le terrain. 


Sarah Gendreau Simoneau
Rédactrice en chef et directrice volet production, auparavant cheffe de pupitre SPORT ET BIEN-ÊTRE at journal Le Collectif  redaction.lecollectif@USherbrooke.ca  Web   More Posts

Passionnée par tout ce qui touche les médias, Sarah a effectué deux stages au sein du quotidien La Tribune comme journaliste durant son cursus scolaire, en plus d’y avoir œuvré en tant que pigiste durant plusieurs mois. Auparavant cheffe de pupitre pour la section Sports et bien-être du journal, et maintenant rédactrice en chef, elle est fière de mettre sa touche personnelle dans ce média de qualité de l’Université de Sherbrooke depuis mai 2021.  

Elle s’efforce, avec sa curiosité légendaire, de dénicher les meilleurs sujets diversifiés pour vous! 

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