Hockey mineur : limiter les mises en échec?

Editorial-Sports-CreditL'HebdoduSt-MauricePar Alexandre Paquette

Au cours des derniers jours, nous avons appris que «Hockey Québec» songeait à restreindre l’usage de la mise en échec chez les joueurs de moins de 18 ans dès la saison 2015-2016.

Historiquement, «Hockey Québec» a souvent osé prendre des décisions difficiles dans ce dossier. À preuve, le Québec n’autorise les mises en échec qu’à partir de la catégorie «bantam» (13-14 ans), et ce, seulement dans la double lettre. Quant à elles, les autres provinces canadiennes autorisaient les contacts physiques dès l’âge de 11-12 ans (catégorie «pee-wee»). Avec le débat des dernières années portant sur les commotions cérébrales et la publication de plusieurs études, les autres provinces ont décidé de repousser l’âge minimum pour la mise en échec. C’est donc dire qu’à partir de cette saison, toutes les provinces canadiennes auront une réglementation commune à ce sujet.

Toutefois, comme l’indiquait un article de «La Presse»,«Hockey Québec» pense sérieusement à interdire la mise en échec dans les classes BB et CC des catégories «bantam» et «midget». Une question importante sous-tend cette volonté de «Hockey Québec» : l’abolition de la mise en échec était-elle LA solution pour réduire les blessures?

Si les neurologues sont en accord avec cette mesure puisque les mises en échec sont la plus grande cause de blessures au hockey et qu’elles peuvent avoir de graves conséquences, il existe probablement des moyens de responsabiliser les joueurs. Le hockey est un sport de contact où des blessures peuvent malheureusement survenir. Il existe toutefois d’autres moyens de les limiter comme d’interdire les mises en échec au centre de la glace. Celles-ci sont particulièrement à risque et ce sont elles qui demandent le plus de synchronisme. Le hockey, comme le football et le rugby, est un des sports où les commotions cérébrales peuvent survenir. Si nous ne pouvons pas les abolir, il est possible d’influer sur elles. Pour y arriver, nous devons responsabiliser et mieux outiller les joueurs.

Les intervenants pourraient mieux former les jeunes athlètes sur les dangers des commotions cérébrales, en plus de leur montrer comment les appliquer et comment se protéger. En effet, la mise en échec est très peu enseignée par les entraîneurs. Trop souvent ai-je vu des joueurs arriver au niveau «bantam» et se mettre à frapper sans savoir comment le correctement et avec la seule volonté de mettre son adversaire contre la bande.

L’abolition des mises en échec ne fera que reporter le problème à plus tard. Sans un meilleur accompagnement, le risque ne sera que reporté. Les joueurs seront donc plus gros, plus forts et plus rapides lorsqu’ils commenceront à utiliser la mise en échec. De ce fait, si la formation n’est pas mise de l’avant-plan, il y aura encore plus de risque de blessure.

De plus, comment pensez-vous que les petits joueurs comme David Desharnais ou Brendan Gallagher arrivent-ils à encaisser les mises en échec de gens comme Zdeno Chara? Au fil des ans, ils ont appris à se protéger et à rouler sur les mises en échec. Pour eux, c’est devenu instinctif. Plus on reportera l’entrée en vigueur, plus ce sera dangereux pour les petits joueurs puisque les grands joueurs auront un plus grand avantage physique. Les petits joueurs auront plus de difficulté au niveau supérieur. Mais vous vous dites surement que les David Desharnais sont peu nombreux.

Vous avez raison, mais il existe de nombreuses ligues seniors où les mises en échec sont permises. Les jeunes hockeyeurs n’accéderont pas tous à la «Ligue nationale de hockey». Par contre, ils seront plusieurs à jouer dans des niveaux compétitifs où les contacts physiques sont permis. L’éducation et un plus grand respect devraient prôner sur la restriction des mises en échec dans la mesure où les petits joueurs de 13-14 ans risquent d’être dans la même situation à 16 ans. Ils devront donc tôt ou tard subir les mises en échec de plus gros joueurs.

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