Comprendre la protection de la biodiversité un livre à la fois 

Par Sarah Gendreau Simoneau 

Laura Fequino, Simon Beaudoin et Annie Chaloux ont coécrit le livre Gouvernance mondiale de la biodiversité, évolution et enjeux. 

La biodiversité, on le sait, fait face à des menaces grandissantes. Dans cette optique, l’ouvrage Gouvernance mondiale de la biodiversité, évolution et enjeux explore l’histoire de la gouvernance mondiale de la biodiversité, en identifiant les défis actuels et les enseignements pour l’avenir. 

Cet ouvrage est coécrit par Simon Beaudoin, chargé de cours et assistant de recherche à l’Université de Sherbrooke (UdeS) ; par Annie Chaloux, professeure à l’École de politique appliquée et au Centre universitaire de formation en environnement et développement durable (CUFE) de l’UdeS, et par Laura Fequino, étudiante à la maîtrise en études politiques appliquées à l’UdeS, assistante de recherche ainsi qu’analyste politique à l’organisme Ateliers pour la biodiversité. Ce livre expose leur analyse reposant sur des écrits scientifiques ainsi que sur une étude des documents officiels d’organisations internationales. Il inclut aussi des observations effectuées lors des COP 15 (Canada, 2022) et COP 16 (Colombie, 2024). 

La biodiversité, c’est la variété de la vie sur Terre, ce qui inclut la faune, la flore, les autres êtres vivants, ainsi que les endroits où ils vivent et la manière dont ils interagissent entre eux et avec leur environnement. La perte de la biodiversité peut notamment compromettre la santé de notre planète et la sécurité alimentaire des populations. La situation est donc préoccupante, tant à l’échelle mondiale que locale. 

C’est pourquoi une gouvernance mondiale de la biodiversité est primordiale. Les personnes autrices de l’ouvrage abordent donc les causes principales de la perte de biodiversité, la façon dont la gouvernance mondiale de la biodiversité s’est développée au fil du temps, les acteurs et actrices clés et leurs rôles, entre autres. 

Un processus nécessaire 

Laura Fequino a reçu cette offre de la professeure Annie Chaloux sur un plateau d’argent et elle lui doit beaucoup, selon elle. 

« Simon (Beaudoin) et moi, on travaillait en gouvernance en biodiversité avec la professeure Chaloux, justement. J’écrivais, à l’été 2023, une note de recherche sur l’historique de la gouvernance, comment ce sujet est devenu politique, pourquoi on en parle de manière politique, pourquoi il y a une convention, etc. Simon, lui, écrivait plutôt une note de recherche sur la partie plus actualité de la chose, les enjeux, les opportunités », explique Laura. 

Annie Chaloux a voulu mettre en commun les notes de recherche pour que ça devienne un livre collectif. « En plus, c’est l’anglais qui domine dans le sujet de la gouvernance en biodiversité, il manquait de références en français en matière de développement de biodiversité. Ça touche tout le monde, alors c’est important que ces savoirs-là soient accessibles dans différentes langues. » 

La COP 15 à Montréal en 2022 a également joué un rôle de déclencheur dans le développement de ce sujet. « Il y a un avant et un après Montréal. La société civile s’intéresse encore plus aux enjeux climatiques. Il y a beaucoup plus d’ONG de conservation. C’est relativement récent aussi que les sciences humaines s’intéressent à la biodiversité. » 

Mieux comprendre, mieux protéger 

Les enjeux abordés dans l’ouvrage sont divisés en quatre chapitres distincts. Le premier chapitre s’attarde aux causes qui sont à l’origine de la perte de biodiversité. « On a des facteurs directs de cette perte-là, basés sur la littérature scientifique, notamment le changement d’usage dans les terres, dans les mers aussi, l’exploitation directe des organismes, les espèces exotiques envahissantes. On a aussi les facteurs indirects qui sont un peu plus de nature anthropique. Par exemple, notre économie, notre système d’alimentation, comment on organise, comment on réfléchit nos villes. » 

Le deuxième chapitre explore l’historique de tout ça, ce que Laura exposait dans son ancienne note de recherche. Dans le chapitre trois, les autrices et l’auteur abordent les acteurs qui gravitent autour de la gouvernance de la biodiversité. « Il s’agit de personnes au niveau gouvernemental, non gouvernemental, mais il y a tellement d’acteurs dont on parle ! Et on termine avec le chapitre quatre qui relate les enjeux actuels et les opportunités parce qu’on veut quand même finir sur une piste d’espoir, sur une note positive et sur ce qu’on peut faire à partir de là. » 

En résumé, le livre est là pour montrer à quel point la gouvernance mondiale est essentielle pour protéger la biodiversité parce que c’est un bien commun. « D’un côté, on a tous intérêt à la protéger, mais, en même temps, il y a vraiment d’énormes risques d’abus, explique Laura Fequino. C’est important d’avoir une concertation internationale à ce niveau-là. On a donc une nouvelle classe mondiale de la biodiversité. » 

Le souci de l’équipe des rédactrices et du rédacteur, c’est que « le livre soit lu et que ça serve à des gens, que le monde reconnecte un peu avec leur culture et leur environnement ». 

Une pluie de projets 

Même si le but premier de Laura Fequino est de terminer son mémoire cette année, elle a déjà d’autres projets en parallèle. « On a un chapitre de livre en cours pour un autre ouvrage, mais là c’est un chapitre en particulier. Sinon, on est aussi en cours d’écriture d’un chapitre d’encyclopédie qui porte sur la convention de la biodiversité et l’historique. » 

Disons que l’étudiante ne chôme pas ! 

« Je suis fière, mais ça fait bizarre quand même de me dire que j’ai fait ça. En même temps, je ne l’ai pas fait toute seule, on était trois, et c’est Annie qui est venue me chercher pour ça. C’est un sentiment de privilège et de reconnaissance. » 

Annie Chaloux explique qu’il n’est pas rare qu’elle recrute des personnes étudiantes afin de collaborer à la rédaction de chapitres d’ouvrages. « Quand c’est un ouvrage avec des recherches rédigées par des auteurs différents, j’essaie toujours de faire travailler des étudiants et des étudiantes sur des chapitres en particulier ou en collaboration avec d’autres. Ce n’est pas systématique, mais c’est le fun d’offrir cette opportunité là, ça fait une différence dans le dossier académique aussi. » 

« Pour les étudiants, c’est comme un tremplin, une chose mène toujours à une autre », conclut Laura Fequino. 

Le livre Gouvernance mondiale de la biodiversité, évolution et enjeux est disponible à la Coop de l’UdeS, ainsi que dans toutes les bonnes librairies de Sherbrooke.  


Sarah Gendreau Simoneau
Rédactrice en chef et directrice volet production, auparavant cheffe de pupitre SPORT ET BIEN-ÊTRE at journal Le Collectif  redaction.lecollectif@USherbrooke.ca  Web   More Posts

Passionnée par tout ce qui touche les médias, Sarah a effectué deux stages au sein du quotidien La Tribune comme journaliste durant son cursus scolaire, en plus d’y avoir œuvré en tant que pigiste durant plusieurs mois. Auparavant cheffe de pupitre pour la section Sports et bien-être du journal, et maintenant rédactrice en chef, elle est fière de mettre sa touche personnelle dans ce média de qualité de l’Université de Sherbrooke depuis mai 2021.  

Elle s’efforce, avec sa curiosité légendaire, de dénicher les meilleurs sujets diversifiés pour vous! 

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