Par Elizabeth Gagné

À l’aube de cette 28e édition du Festival des traditions du monde de Sherbrooke (FTMS), Le Collectif s’est entretenu avec la directrice générale du festival, Malika Bajjaje, afin d’effectuer un retour sur la création et l’évolution du festival au fil des années. Débutant assez modestement, le FTMS est devenu un festival de grande envergure qui ne cesse de grandir et d’innover, notamment avec son nouveau chapiteau de l’Amérique latine, l’Hacienda Latina.
À partir d’archives de La Tribune, il a été possible de remonter en arrière, en 1998, afin de découvrir de quoi avait l’air la toute première édition du Festival des traditions du monde. Dans l’article, Dany Baillargeon, ancien responsable des communications, a raconté que l’idée venait d’un citoyen du nom de Miguel Hernandez. Parmi les membres du tout premier comité organisateur, on peut y lire que plus de la moitié provenait de communautés ethniques. Si le festival se déroule à Fleurimont, c’est bien parce que la Ville de Sherbrooke avait refusé le projet à l’époque, alors que l’ancienne Ville de Fleurimont a accueilli le Festival avec une grande ouverture, confie Malika Bajjaje. Depuis, l’évènement se déroule au Centre Julien-Ducharme, à côté du parc Quintal.
Retour dans le temps

La toute première édition s’est déroulée sous le thème Pour voir le monde d’un autre œil. Dès le départ, le comité organisateur avait pour objectif de faire découvrir « les traditions d’ici et d’ailleurs, d’hier à aujourd’hui ». Se déroulant sur quatre jours, le festival comptait de nombreuses activités afin de répondre à l’ensemble de la population, dont un souper gastronomique cinq services de mets internationaux dès la première soirée. Des prestations musicales aux airs sud-américains, africains et traditionnels québécois ont animé la deuxième soirée, avec les groupes Autral, Bandtabou et Trente Arpents, entrecoupés par des animations présentées par des Abénakis. Pour la troisième soirée, une dégustation de bières étrangères a été organisée. Pour clore cette première édition, les festivaliers et les festivalières ont eu le droit à « une reconstitution des troupes de la Marine française envoyées en Amérique au XVIIe siècle » des Compagnies franches de la Marine. Est-il nécessaire de souligner que, depuis, le festival a considérablement grandi ?
À ses débuts, le FTMS ne comptait que deux ou trois kiosques d’artisans, un chapiteau et deux kiosques de nourriture, explique Malika Bajjaje. En s’émancipant de la Ville, le festival a gagné en autonomie et a pu développer, au fil des années, plusieurs partenariats, notamment à l’international, précise la directrice. Aujourd’hui, le festival ne compte pas moins de quatre chapiteaux et plus de 500 artistes performants sur 10 scènes intérieures et extérieures.
Profitant d’un cadre chaleureux et jovial, la mission du festival a toujours été sociale et vise à découvrir l’autre et à s’ouvrir au monde. « C’est vraiment une occasion de célébrer nos cultures ensemble et de partager cela avec nos concitoyens sherbrookois. »

Elizabeth Gagné
Étudiante à la maîtrise en histoire, Elizabeth a toujours été passionnée par les arts et la culture. Travaillant de pair avec ses collègues depuis 2022 à promouvoir le programme des Passeurs culturels à la faculté d’éducation, elle travaille également depuis un an au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke. Intriguée par tout ce qui nous rend profondément humains, elle souhaite élargir et approfondir le sens de la culture en proposant des articles parfois hors normes.