Par Jasmine Godbout
À la suite d’un retrait de la vie publique et d’une série d’annulation de spectacles, Bernard Adamus revient en force avec un tout nouvel album intitulé C’qui nous reste du Texas. Composé de dix titres d’un style propre au chanteur polonais, l’album paru le 10 mai forme un ensemble folk blues chill à découvrir et à écouter en boucle.
Entre mélancolie et airs de fête
Chansonnier digne de ce nom, Adamus pond des textes marquants. Des paroles recherchées sur des rythmes variés sont d’autant plus appréciées dans cet album. Écrire des vers sombres pour retrouver la lumière qui sommeille a dû lui redonner le goût de revenir. Voici un extrait du morceau Casa, teinté de figures de style.
Quand qu’y mouille su ton toit d’chaumière
Tu r’gardes en avant, tu penses à hier
J’aurais pu dire, j’aurais dû faire
Trouve pas la switch
Dans tite pièce noire
Quand l’soleil brille sur la peau des filles
Qu’on a la langue à terre
T’es belle ma chère
Bien qu’il y ait peu de chances que ses « tounes » connaissent le succès de celles qui ont marqué sa carrière comme Brun ou Entre ici pis chez vous, les nouvelles chansons se mêleront bien aux anciennes en spectacle.
Certaines plus blues, d’autres plus folk-americana, les pièces dans leur ensemble créent une ambiance agréable, qu’on ait envie de danser ou de s’aimer. C’est la diversité des instruments qui rend chaque morceau particulier. D’ailleurs, le saxophone sur L’erreur, assez jazz, et le banjo sur Boudin Libré, joués par le talentueux Benjamin Deschamps ainsi que la clarinette basse de Guillaume Bourque, sur la profonde Fuck you mon amour, font ressortir les pièces du lot.
Inimitable Adamus
Entouré d’irremplaçables musiciens, Bernard Adamus, avec C’qui nous reste du Texas, transporte l’auditoire ailleurs après Sorel Soviet So What, sorti en 2015. Au titre qui se rapproche de celui de Mac de Marco, Here comes the cowboy, tout récemment diffusé lui aussi, l’album d’Adamus est unique et transmet d’intéressants messages entre les lignes. Ce n’est plus à Éric Villeneuve, réalisateur des trois premiers disques, qu’on a confié la réalisation, mais plutôt au musicien Tonio Morin-Varga. Aucune différence n’a été notée.
Tous les albums de l’auteur-compositeur-interprète sont disponibles sur la plateforme de diffusion en ligne Bandcamp, de même que son dernier single-comptine L’oiseau. D’abord découvert en écoute sur ICI musique, où il a été mis quelques jours, son dernier album vaut la peine d’être acheté pour l’ajouter à sa collection et encourager l’artiste, ou tout simplement pour être joué pendant un roadtrip estival. Enfin, Bernard Adamus sera en tournée au Québec cet été et à l’automne, puis s’arrêtera à Sherbrooke le 9 novembre au Théâtre Granada.
Crédit Photo @ Bernard Adamus, bandcamp