Par Alexandre Krzywonos
Le Canada, l’Autriche, le Luxembourg et la France proposent, au Festival Cinéma du monde de Sherbrooke, courts et moyens métrages autour d’une thématique commune : la relation père-fils. C’est dans une salle comble que se déroule la présentation où, semble-t-il, Sherbrookois et Sherbrookoises convoitent ces films de courte durée.
La série de quatre films tourne autour de relations entre un père et un fils. Le traitement, selon le pays, relève du drame (Brotherhood, Cowboy), du suspense (The Camping Trip) et de l’animation (La Mort, Père et Fils). À l’exception de Brotherhood, les courts et moyens métrages mettent davantage l’accent sur le point de vue du fils.
Brotherhood (Canada)
Fiction
Réalisé par Meryam Joobeur
Avec Mohammed Houcine Grayaa, Jasmin Lazid, Chaker Mechergui, Malek Mechergui, Rayene Mechergui et Salha Nasraoui
Récipiendaire du meilleur court métrage Canada au TIFF, en 2018, Brotherhood raconte l’histoire d’un berger habitant en Tunisie avec sa femme et ses deux fils. Le troisième, l’aîné, revient d’un voyage accompagné d’une mystérieuse épouse, créant un conflit entre lui et son père. Ce premier court métrage est le plus réussi : les nombreux gros plans sur les visages sont maîtrisés. La tension est ressentie tout au long du récit, jusqu’à l’atteinte du paroxysme.
The Camping Trip (Autriche)
Fiction
Réalisé par Jürgen Karasek
Avec Simone Fuith, Enzo Gaier et Peter Karoly
Cette réalisation autrichienne raconte l’histoire de Max et de son père, partant camper lors d’une fin de semaine. Près d’un film d’horreur, le fils découvre l’activité cruelle d’un père qu’il ne connaît pas vraiment, finalement. Gagnant du Festival du film autrichien en 2018 dans la catégorie courts et longs métrages, The Camping Trip présente plusieurs longueurs : un grave défaut pour un moyen-métrage où l’intensité se doit d’être maintenue!
Cowboy (Luxembourg)
Fiction
Réalisé par Frederic Zeimet
Avec Raoul Schlechter, Gatien Schmidt-Barbé et Dan Tanson
Cowboy raconte l’histoire de Joachim, un jeune garçon, rescapé d’un accident de voiture, duquel la mère est toujours hospitalisée. Depuis, l’enfant se lie d’amitié avec un cowboy imaginaire. Son père, incapable de communiquer, aimerait comprendre pourquoi l’accident est survenu. Cette création est, par moment, exigeante à suivre : l’arc narratif est complexe, et il devient difficile d’entrer dans l’univers du réalisateur. Cette expérimentation cinématographique reste singulière quant au mélange des langues française et luxembourgeoise.
La Mort, Père et Fils (France)
Réalisé par Denis Walgenwitz et Vincent Paronnaud
Film d’animation
Cette œuvre animée de 14 minutes a connu un grand succès au Festival international du film d’animation d’Annecy, en 2018. Le récipiendaire du Jury junior pour un court métrage présente avec ludisme l’histoire du fils de la Mort, qui ne souhaite pas suivre les traces de son père. Filmé en stop-motion, l’humour noir plaît au public, s’esclaffant à de nombreuses reprises. Le réalisateur ne cache pas, malgré la légèreté du récit, quelques critiques sociétales : les abattoirs d’animaux et l’utilisation abusive des cellulaires. Assurément, cette production apparaît comme la plus réussie!