Par Béatrice Palin
Y a-t-il un fond de vérité derrière les horoscopes? Contrairement à la croyance populaire, l’astrologie dépasse de loin les bornes des prédictions hebdomadaires englobant tous les gens nés le même mois, ou à peu près. Les sciences que l’on connait aujourd’hui ont un passé parfois assez magique…
Astrologie ou astronomie?
L’astrologie est bien plus que le simple signe du zodiaque. En fait, le signe du zodiaque, que monsieur et madame Tout-le-Monde connaissent et que l’horoscope utilise, est en fait uniquement le signe solaire, soit la position du Soleil à la naissance. Le zodiaque utilise toutes les planètes du système solaire, ainsi que quelques astéroïdes et points mathématiques théoriques. Une charte natale tenant compte de tous les astres est extrêmement complexe à élaborer et demande une formation poussée en astrologie. Le même principe s’applique à toute autre branche de l’astrologie utilisant les astres comme repère.
Les prédictions et observations faites à l’aide de l’astrologie ne sortent pas de nulle part. Les astrologues de jadis passaient leur vie avec les yeux dans l’espace à noter les positions des astres ainsi que les évènements se déroulant sur Terre. À force d’observations et de statistiques, ceux-ci se sont mis à faire des liens de corrélation, un peu à la manière des scientifiques. On extrapolait ensuite les évènements futurs à partir de ces observations. Les prédictions sont contestables selon les standards scientifiques d’aujourd’hui. Ce qui ne l’est pas, cependant, ce sont les millénaires d’observation des astres, de leur position par rapport au temps de l’année ainsi que leur comportement. Sans ces observations, nous n’aurions pas d’astronomie moderne.
Finalement, l’astrologie n’est qu’un mélange d’astronomie et de statistiques auquel on applique une corrélation. On extrapole à partir d’un cumulatif millénaire d’observations. On est loin du simple horoscope du dimanche. La seule chose qui sépare l’astrologie d’une science est le manque de causalité. Il ne faut pas oublier qu’on peut faire dire n’importe quoi à des statistiques sans contexte. Le même principe s’applique aux augures, soit l’attribution d’aspects divinatoires à des évènements naturels (vol d’oiseaux, évènements géologiques…) L’exemple le plus connu est sans aucun doute la fameuse marmotte qui voit ou non son ombre pour annoncer le printemps.
Tarot ou psychologie?
Le tarot est souvent considéré comme la porte d’entrée de l’occulte. Il a une connotation négative pour plusieurs mouvements religieux modernes. Mais qu’est-ce que le tarot? Il s’agit d’un jeu de 78 cartes comportant des arcanes (cartes) mineures et majeures. Les 22 arcanes majeurs sont composés de 22 figures stéréotypes qui raconte une histoire de la carte, de 0, le fou, à 21, le monde. Pour les arcanes mineurs, elles sont les ancêtres des cartes à jouer modernes, sauf qu’à la place des symboles du cœur, du pique, du trèfle et du carreau, on a la coupe, l’épée, le pentacle et le bâton. Les cartes numérotées de 1 à 10 ainsi que les figures restent les mêmes. On ajoute simplement la contrepartie de valet, qui est le chevalier. Nous avons donc nos 78 cartes. Attardons-nous maintenant aux tirages.
Comment interprète-t-on les cartes? Les illustrations de celles-ci varient d’un artiste à un autre, mais le thème de base reste le même. On pose une question, choisit le nombre de cartes et leur disposition, on mélange les cartes et observe le résultat. Certains choisissent d’utiliser le guide qui vient avec chaque paquet de cartes. Ils lisent les significations accordées par l’artiste et font une phrase des mots devant eux. D’autres choisissent leur propre interprétation selon comment ils se sentent en s’inspirant des illustrations. Quel autre exercice utilise sensiblement le même procédé? Le test des taches d’encre. Les cartes ne sont en fait qu’un outil qu’on peut utiliser afin d’interpréter nos processus cognitifs. C’est pourquoi les tarots se découlent en autant de variations qu’il y a d’artistes qui les conçoivent. On peut tirer au tarot avec un simple paquet de cartes à jouer ou même avec des cartes du jeu Cards Against Humanity. L’important est l’interprétation que la personne fait du résultat du tirage. Dans la même veine, il existe en parallèle les cartes oracles, qui sont composées de figures suivant une thématique et qui ne suivent pas la séquence traditionnelle du tarot. Le principe reste le même.
Le tarot est un excellent outil de prise de décision lorsqu’on se tire soi-même, car il permet d’imager nos pensées et nous donne la chance de les démêler. Malgré ses origines ésotériques, depuis plusieurs dizaines d’années, le tarot est devenu une façon comme une autre d’extérioriser notre imaginaire et notre processus de réflexion. Il est même apparu un tarot spécialisé pour être utilisé dans le cadre d’une thérapie comportementale par un thérapeute.
Magie d’autrefois ou science moderne?
Une bonne partie des sciences que l’on a aujourd’hui a des racines occultes. Ce qu’on ne comprenait pas relevait de la magie jusqu’à ce qu’on le comprenne assez. Un autre exemple intéressant est le lien entre l’alchimie et la métallurgie. On n’aurait pas les connaissances que l’on a aujourd’hui sur les alliages sans les expérimentations des alchimistes médiévaux. Si le sujet vous intéresse, la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke offre un cours ouvert à tous nommé SCI100 — Histoire des sciences naturelles et mathématiques. Le cours se donne à la session d’automne et permet d’acquérir un bagage culturel pour une meilleure compréhension du monde scientifique et de son histoire. Il s’agit d’un ajout intéressant à tout parcours étudiant!
Crédit photo @ Béatrice Palin