La ville de Montpellier se situe dans le sud de la France. On y retrouve donc un climat plutôt chaud qui attire bien souvent les étudiants étrangers. Mais est-ce le meilleur endroit pour effectuer ses études ?
Par Stéphanie Dumont
Dès notre arrivée, mon amie et moi avons été charmées par le soleil flamboyant et cette magnifique ville. La chaleur, les palmiers, les paysages splendides. Une ville à l’architecture grandiose remplie d’histoire, bref nous étions comblées. Toutefois, notre lune de miel avec Montpellier s’est terminée, alors que notre choc culturel, lui, ne faisait que commencer. Dès le début des cours, nous avons été confrontées à quelques petites difficultés. En fait, tout semblait être plus compliqué pour nous: l’inscription à la salle de sport, l’inscription aux cours, la récupération de notre carte étudiante, etc. Il faut dire que la bureaucratie là-bas, ce n’est pas simple! Aller à un endroit, pour se faire renvoyer à un autre, pour retourner à la case départ, pour finalement se faire dire qu’il nous manque tels et tels papiers… Eh oui, ce fut notre situation et celle de bien d’autres étudiants étrangers que nous avons eu la chance de rencontrer.
Toutefois, l’aspect le plus particulier pour nous fut sans aucun doute la différence entre le niveau d’éducation ici et celui au Québec. Tout d’abord, il est important de savoir que les frais de scolarité des universités françaises sont beaucoup moins élevés que ceux au Québec et que les différentes licences (baccalauréat) sont très peu contingentées. Il en résulte donc un accès plus ouvert à tous.
Le problème étant que par le fait même, le niveau de l’enseignement semble être légèrement plus faible. Ceci s’explique par le fait que les « meilleurs » étudiants semblent préférer étudier dans les grandes écoles telles que les instituts d’école politique ou bien l’École nationale de la statistique et de l’administration économiques, par exemple. Elles sont, selon le ministère de l’Éducation français, « des établissements d’enseignement supérieur qui recrutent leurs élèves par concours et assurent des formations de haut niveau ». D’ailleurs, ceci fait l’objet d’un débat en France depuis bien longtemps. Ainsi, Jean-Paul Brighelli, enseignant et essayiste français, affirme même que:
« Les universités françaises sont aujourd’hui globalement en très mauvais état. Elles souffrent d’un recrutement problématique de leurs enseignants comme de leurs étudiants, ainsi que d’un manque de moyens sidérant. Mais elles ont encore un autre problème: on ne sait plus à quoi elles servent! Elles ne font pas vraiment de la recherche, ne préparent pas réellement à l’enseignement et affichent des taux d’échec inouïs: jusqu’à 70% dans certaines filières en première année, et 50% en moyenne ».
De plus, certains soutiennent que les grandes écoles agrandissent le fossé entre les classes supérieures de la population et les classes moyennes et inférieures puisque la majorité des étudiants les fréquentant proviennent de classes plus fortunées. Ceci formerait donc une certaine élite privilégiée dans la population. En contrepartie, d’autres personnes telles que Louis Vogel, professeur et juriste français, prétend que ces affirmations sont beaucoup trop pessimistes et que les universités ont encore un rôle à jouer, particulièrement sur le plan de la recherche.
Nous ne connaissions pas du tout cette problématique avant de mettre les pieds en sol français. Dans notre cas, nous avons bel et bien réalisé que le niveau d’enseignement était légèrement plus faible que celui auquel nous sommes habituées à Sherbrooke. Toutefois, il est important de mentionner que ce texte n’a pas du tout le but de généraliser notre situation particulière à toutes les universités françaises.
Malgré cette constatation et les quelques difficultés rencontrées, j’apprécie réellement l’expérience. Je conseille à tous les étudiants d’aller étudier à l’étranger. Ces expériences sont extrêmement enrichissantes sur le plan personnel et peuvent l’être également au niveau éducatif; il suffit de bien se renseigner sur la destination choisie.
Stéphanie Dumont, en direct de Montpellier