Étudiante et propriétaire à 21 ans

Par Amélie Gélinas

Qui dit études, dit beaucoup de dépenses. Mais qui a dit qu’être étudiant empêchait tout investissement ?

Lorsque j’ai vu le projet de minimaison, la première pensée qui m’est passée par la tête a été… « abordable ». Je me suis jetée sur le simulateur de prêt hypothécaire de Desjardins et l’évidence m’a sauté aux yeux : les versements mensuels pour le remboursement du prêt hypothécaire étaient plus bas que le prix d’un loyer, et ce, de beaucoup.

L’économie pour commencer du bon pied

Un an plus tard, c’était l’université. Ça voulait dire quitter enfin le nid familial et il n’était pas question de perdre autant d’argent dans un loyer, sans la possibilité de le revoir un jour. Il était donc tout à fait normal de me lancer à la recherche d’informations sur ce projet de minimaison, le Petit Quartier, qui rendait l’achat d’une propriété accessible, même avec l’augmentation du prix de base après quelques années.

Tout dépendant du montant de la mise de fonds pour une maison de 147 000 $ (prix de base), les versements mensuels pour le remboursement de l’hypothèque reviendraient environ au prix d’un 4 ½, rien d’inclus, dans Sherbrooke. Il faut également penser aux taxes scolaires et municipales me direz-vous, mais elles sont incluses dans les frais mensuels de coopérative ; plus facile lorsque séparées sur 12 mois ! Ces mêmes frais incluent d’ailleurs toute la gestion extérieure (toiture, piscine, déneigement, tonte de gazon, etc.).

Le rêve d’une maison en forêt

Et au moment de m’informer davantage, je suis tombée en amour, non pas seulement pour la maison abordable, mais pour tous les petits détails entourant le projet. Moi qui ai toujours rêvé de vivre en forêt, le terrain offrait plus d’un demi-million de pieds carrés de boisé protégé et trois ruisseaux. D’ailleurs, ce qui a allumé une flamme dans mon esprit, c’est la décision d’enfouir les fils dans la terre et la ville qui a suivi le mouvement en enfouissant les fils de la rue. Comment me sentir plus en harmonie avec la nature que de me sentir éloignée de la ville et de son mode de vie stressant ?

Bien évidemment, une minimaison est loin d’être la maison autonome et écologique dont je rêvais, mais elle se solde par une vie minimaliste et simple. D’ailleurs, selon mes observations, la maison semble plus grande qu’une maison mobile. Elle se rapproche donc davantage d’une petite maison plutôt qu’une minimaison, avec 450 pieds habitables au rez-de-chaussée, sans oublier la mezzanine ou le deuxième étage, selon le choix.

La vie en communauté

Au moment de comprendre la vie en coopérative, je me suis dit que mon intimité serait probablement mise de côté, surtout avec autant de voisins dans un quartier, mais mon avis face à la vie communautaire a changé lorsque j’ai pris conscience que je n’allais pas être seule à gérer une maison. Je n’avais pas réalisé que ça pouvait être une grande charge pour une personne aux études.

En fait, dans le projet Le Petit Quartier, la coopérative est très mise de l’avant. Chaque membre (une personne par habitation) doit offrir cinq heures de son temps par mois, ou 60 h par année. Je me voyais déjà apprendre à jardiner, avec le jardin communautaire de 3 000 pieds carrés, ce dont je rêvais avec ma maison perdue dans les bois. C’est à ce moment que j’ai compris toute l’entraide qu’impliquait la coopérative : certaines personnes s’occuperaient de la tondeuse, d’autres de la piscine ou encore de la comptabilité. Chacun peut mettre son grain de sel selon ses compétences ou ses intérêts.

Ensuite, j’ai découvert des personnes ouvertes d’esprit, pour qui l’environnement importait. Il y avait donc des gens pour écouter mes idées plus écologiques comme le choix de la peinture minérale, ou encore l’achat local. Il y avait aussi cette idée d’acheter en grand nombre pour économiser. Imaginez-vous demander à un fournisseur internet de faire un bon prix pour 73 habitations ? Ou acheter à plusieurs un bœuf complet au lieu de la viande achetée en épicerie ?

Processus de sélection

Comme la vie communautaire est importante, le processus de sélection joue un grand rôle. D’abord, il faut s’informer au mieux de tous les aspects impliqués grâce à la chaîne YouTube de Richard Painchaud (fondateur et membre bénévole du projet) et ses deux vidéos d’informations : Le petit quartier — vidéo information 1 et Le petit quartier – vidéo information 2.

Richard est presque toujours disponible pour des appels téléphoniques et toujours présent pour répondre aux questions. Et lorsque votre intérêt est confirmé, avec toute l’information en main, il faut passer à l’entrevue de sélection. Le but n’est pas, ici, de discriminer, mais seulement de confirmer aux membres que ce projet vous correspond et que vous portez les mêmes valeurs.

À ce jour, je suis maintenant sur le conseil d’administration de la coopérative, preuve que toutes les idées ont leur place, qu’on ait 21 ou 75 ans ! Or, le plus grand danger de Sherbrooke, c’est qu’on y soit tellement bien qu’on ne veuille plus en partir…


Crédit Photo @ Petit Quartier

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