Source: Michel Caron
Le 14 septembre passé, l’Université de Sherbrooke annonçait son excellent résultat en matière d’équité, de diversité et d’inclusion dans ses équipes de recherche selon une évaluation effectuée par le Programme des chaires de recherche du Canada (PCRC). Le Collectif décortique pour vous ce que cet honneur représente concrètement.
Par Virginie Roy
« Les travaux de recherche menés au Canada se doivent d’être plus équitables, plus diversifiés et plus inclusifs si l’on souhaite produire des résultats caractérisés par l’excellence, l’innovation et l’impact », peut-on lire sur le site Internet du PCRC du gouvernement canadien.
Pour se faire, le PCRC a exigé aux universités canadiennes ayant plus de cinq chaires de recherche de produire, en 2017, un rapport des mesures qu’elles mettraient en place afin de répondre à la sous-représentation des femmes, des personnes en situation de handicap, des Autochtones et des personnes de minorités visibles.
À la suite d’un premier dépôt en décembre 2018, l’UdeS a été invitée à réviser son plan. C’est à ce moment que le vice-recteur à la recherche et aux études supérieures Jean-Pierre Perreault et son équipe ont eu l’idée du plan DÉFI4.
« On voulait viser plus que les 39 professeures et professeurs [un par chaire de recherche de l’UdeS] ; on voulait toucher toute la communauté universitaire », déclare le vice-recteur.
La demande initiale du PCRC exigeant des mesures pour les titulaires de chaires uniquement, cette inclusion de l’ensemble de la communauté universitaire a été remarquée par les évaluateurs.
C’est donc avec la mention « satisfait entièrement aux exigences » que l’Université de Sherbrooke est ressortie de cette évaluation. L’Université Concordia, l’Université du Québec à Trois-Rivières et l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue ont obtenu la même mention dans la province.
Pr Perreault se dit extrêmement satisfait de la note obtenue, expliquant que toute l’équipe avait pris au sérieux cet examen. « On voulait un A pas juste pour avoir un A, mais parce qu’on aime la matière », métaphorise-t-il.
À noter que parmi les 15 plus grandes universités de recherche au Canada, seules trois d’entre elles ont obtenu la même note que l’UdeS.
Cibles de représentation
La représentation des femmes s’améliore continuellement depuis 2017 selon le vice-recteur à la recherche : si les titulaires de chaires de recherche féminines occupaient 20 % des postes à l’époque, ce sont maintenant plus de 50 % des chaires qui sont dirigées par celles-ci aujourd’hui.
Cependant, les cibles canadiennes, qui sont de 15 % pour la représentation des minorités visibles et de 4 % pour les personnes en situation de handicap, ne sont toujours pas atteintes par l’Université.
Le plan Défi4 mentionne qu’afin d’atteindre la cible pour les personnes en situation de handicap, « un mécanisme ultra confidentiel de déclaration des handicaps sera développé, car il a été constaté que plusieurs titulaires ne souhaitaient pas se déclarer ».
Pr Perreault explique que le faible pourcentage (0,3 %) de la population active de l’Estrie faisant partie du groupe désigné des Autochtones implique l’absence de cible obligatoire dans les titulaires des chaires. La cible canadienne étant normalement de 1 %, avec 39 chaires, la cible de l’UdeS se trouve au-dessous d’une personne.