Les jeux vidéo seront-ils associés à la flamme olympique?

Par Léonie Faucher

Le sport électronique ou eSport se rapproche des olympiques à PyeongChang 2018, alors que deux évènements seront placés en amont des Jeux. Cette annonce soulève la question de la pertinence des jeux vidéo au travers des disciplines sportives. L’eSport sera-t-il la prochaine épreuve olympique?

L’engouement augmente

Le Comité international olympique est conscient de la popularité de l’eSport, entre autres chez la communauté étudiante. En implantant les jeux vidéo aux Olympiques, il espère attirer cette clientèle et élargir le public. D’ailleurs une initiative, première au Canada, a été prise à la session d’hiver 2017, au Cégep de Matane au Québec : un programme eSport basé comme les programmes sports-études, mais les élèves doivent participer à plusieurs compétitions de jeux vidéo, par exemple League of Legends, durant la session. Le jeune groupe n’est pas encore de niveau international, mais en implantant les jeux vidéo dans plusieurs écoles, il ne serait pas étonnant de voir apparaître des Québécois dans des compétitions internationales. D’ailleurs, à Sherbrooke, le jeune Elliot Croteau affirme qu’il joue à League of Legends dix heures par jour afin de devenir un joueur professionnel, alors qu’il se classe dans les meilleurs joueurs au Canada. Pour l’instant, beaucoup d’engouement est à prévoir pour les joueurs professionnels qui avancent vers la reconnaissance disciplinaire aux Olympiques.

Est-ce un sport?

Kenneth Fok, le nouveau président de la Fédération asiatique d’eSport (ASEF), affirme que l’eSport requiert de nombreuses compétences et aptitudes qui en font un sport, comme l’endurance, le travail en équipe entre cinq ou six personnes et la réactivité. D’ailleurs, tous comme les athlètes, les joueurs et joueuses d’eSport, suivis par des nutritionnistes et des entraîneurs, gagnent des prix monétaires. Alors, Kenneth Fok répond oui, l’eSport est un sport : « On n’est pas en train de transpirer vraiment, on n’est pas en plein air, mais (l’eSport) a beaucoup d’autres éléments qui en font un sport. Notre vision, c’est de mettre l’eSport sur la table, et être enfin à l’agenda olympique. »

Des problèmes majeurs

Plusieurs s’opposent à l’insertion de l’eSport aux Olympiques, car selon la Charte européenne de sport, le sport résulte d’une pratique d’activité physique visant à améliorer la condition physique. Or, les jeux vidéo ne correspondent pas à cette définition d’après Thierry Granturco, avocat spécialiste du droit du sport et du football : d’abord par l’absence de fédération qui réglemente les sports et assure leur légitimité aux Olympiques, puis, les sports olympiens doivent avoir une définition claire des inclusions d’un sport. Cependant, à ce jour, l’eSport n’en présente aucune : quels jeux, quelles consoles, quelles plateformes relèvent de la discipline?

PyeongChang 2018 : les premiers pas

Quelques jours avant l’ouverture des Jeux olympiques, la compétition accueillera des joueurs du monde entier diffusé sur les plateformes officielles des Jeux. StarCraft II, édité par le studio Activision-Blizzard, et Steep Road to the Olympics, par Ubisoft, seront les premiers jeux présents en marge des Jeux. Néanmoins, des questions demeurent sur la pertinence d’ajouter les jeux vidéo aux Olympiques, le CIO, Comité international olympique, promet de se pencher sur la question d’ici 2024, aux jeux de Paris, où ferait l’apparition de la nouvelle discipline sportive : les jeux vidéo!


Crédit Photo @ ULTeSport

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