Par Simon RD
Le 5 avril dernier à Sherbrooke, Renaissance ouvrait ses portes au grand public. Cet organisme à but non lucratif offrira une panoplie d’articles de toutes sortes et des vêtements à des prix plutôt abordables, et ce, en plus de générer une économie circulaire dans la région. Le Collectif est allé rencontrer les responsables et gestionnaires de l’organisme quelque temps avant l’ouverture de l’établissement.
Lorsque l’on entre dans le commerce, on s’aperçoit aussitôt que le local est immense. Des allées à perte de vue et parmi elles, plusieurs trouvailles fort sympathiques et à bons prix. D’ailleurs, c’est en voyant l’entrepôt du magasin, où des kilos de marchandises attendent d’être placés dans les rayons, qu’on se rend compte de l’ampleur écologique que ce type de commerce peut avoir.
C’est en compagnie du directeur général, monsieur Éric St-Arnaud, de la conseillère municipale Évelyne Beaudin et du directeur adjoint de Récupex, Danny Roy, que Le Collectif a amorcé sa visite dans le nouveau commerce des Promenades King à Sherbrooke.
Pour une brève mise en contexte, l’organisme Renaissance est né à Montréal en 1994. La mission de cet OBNL est de faciliter l’insertion sociale et professionnelle de personnes éprouvant de la difficulté à intégrer ou à réintégrer le marché du travail, en même temps de motiver et d’amener tous ces gens à la conscientisation environnementale. De surcroît, l’organisme récupère les vêtements et les biens pour les vendre et ainsi utiliser une partie des profits pour redonner à la communauté.
Mission environnementale
L’un des aspects importants est celui de redonner la vie à une quantité phénoménale de vêtements, qui autrement se seraient retrouvés enfouis quelque part dans un site d’enfouissement. Selon les responsables, environ 17 584 057 kilos de vêtements et d’autres biens seraient détournés de ces sites. Force est d’admettre que c’est un chiffre assez impressionnant.
Dans tous les processus, Renaissance possède des alliés afin de réussir à atteindre ce rendement. L’un de ces acteurs importants est Récupex, qui participe à la récupération des biens.
Renaissance a donc choisi de s’associer avec Récupex, un organisme aussi à but non lucratif et sherbrookois, pour collaborer dans la récupération de tissus et de vêtements. Les deux entités profitent aussi du contexte de récupération, afin d’offrir des emplois à des employés en insertion.
Dans une optique environnementale, on ne peut qu’accueillir ce type de projet dans la région à bras ouverts. Avec l’état de la planète actuelle, les sites d’enfouissement qui s’accumulent et la réalité environnementale qui cumule une panoplie de facteurs défavorables pour la nature, ce projet de récupération est indéniablement de son temps.
Ce qui est d’autant plus positif, c’est l’aspect communautaire qui est aussi partie intégrante du modèle d’affaire de Renaissance.
Faire sa part dans la communauté
Comme mentionné plus haut, Renaissance ne fait pas que remettre en magasin des vêtements qui se seraient autrement perdu quelque part dans un site d’enfouissement, mais l’organisme crée quelque 50 nouveaux emplois dans la région, ce qui démontre un partage et une contribution notable dans l’économie locale.
Comment se distingue Renaissance d’un commerce du même genre à Sherbrooke? « En fait, ce qui nous distingue, c’est que premièrement, notre argent reste ici, contrairement à d’autres commerces. En plus, notre organisation a pour mission de redonner à la communauté locale », a mentionné monsieur Éric St-Arnaud, directeur général de Renaissance. En effet, les dons et une partie des profits sont redistribués dans la communauté.
La friperie, qui possède maintenant 17 planchers, va aussi au-delà d’une vocation de redistribution des richesses. Effectivement, en partenariat avec la Commission scolaire Marguerite-Bourgeois à Montréal, elle offre des certificats de formation à un métier spécialisé pour des postes dédiés à leurs commerces. À cela s’ajoute l’aspect que Renaissance aide ses employés et d’autres personnes dans le besoin à concevoir un curriculum vitae et les accompagne dans une démarche de recherche d’emploi.
La participation de l’UdeS
Pour les responsables de Renaissance, il était important d’être proche de la communauté étudiante de l’Université de Sherbrooke. Ainsi, 125 étudiants de première année en communication ont collaboré avec l’organisme dans le développement du plan de communication concernant des pistes créatives et des réflexions stratégiques pour l’ouverture de l’OBNL, ici, en Estrie.
Cette collaboration s’est faite avec l’équipe marketing de l’organisme et fut un succès selon Linda Pimparé, conseillère en communications et marketing.
Projet vert pour la ville de Sherbrooke
Renaissance participera certainement à démontrer qu’on peut agencer les volets économique, social et environnemental, et qu’ils se compénètrent en quelque chose de viable et durable pour nous, maintenant et demain.
Au bout de la ligne, l’organisme d’une part permettra à des gens moins nantis de s’habiller et de se meubler à peu de frais et sans taxe, de récupérer des éléments qui auraient fini par continuer à saturer ce qu’il y a déjà de déchets, et en plus, Renaissance redonne de l’argent à la communauté et guide les moins chanceux vers une perspective de carrière viable pour eux, d’où une économie circulaire assez exemplaire.
Quelque chose suggère qu’avec le temps et ce type de projet, Sherbrooke continuera sa mission de devenir une ville encore plus verte que jamais auparavant.
Crédit photo @ Simon RD