Michel Barnier quitte son poste de premier ministre 

Par Médéric Dens 

Après avoir perdu une motion de censure, le premier ministre français Michel Barnier a dû donner sa démission. 

Peu de temps après avoir annoncé sa planification budgétaire pour l’année 2025, voilà que le premier ministre français, Michel Barnier, se confronte à une chambre plus opposée que jamais, le montant octroyé pour la sécurité sociale étant au cœur des tensions. Une motion de censure, lancée par la droite et la gauche, a finalement poussé le premier ministre à quitter ses fonctions.  

« Je n’ai pas peur. J’ai rarement eu peur dans mon engagement politique. Ce qui est en jeu, c’est notre capacité collective à faire des pas les uns vers les autres, à dépasser les tensions et les clivages qui font tant de mal à notre pays. À avoir comme seule boussole l’intérêt général », a affirmé le premier ministre sortant lors de sa dernière allocution.  

Des 288 voix requises pour faire tomber le gouvernement Barnier, un total de 331 a voté en faveur de cette motion de censure, obligeant Michel Barnier à quitter ses fonctions. Cette annonce confirme le pire pour l’organisation Macron et fait du mandat de Michel Barnier le plus court de la cinquième République française, soit de 91 jours.  

Deux motions de censure avaient été déposées à l’Assemblée nationale, après que Michel Barnier ait invoqué, le 2 décembre, l’article 49,3 de la Constitution française.  

L’article 49,3 de la Constitution française stipule que « le premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un texte ». En d’autres mots, le texte (budget) deviendrait de facto adopté, sauf si une motion de censure est déposée dans les 24 heures suivantes.  

L’attente n’a pas duré, les deux principaux partis d’opposition ayant déposé une motion de censure la journée même de cette annonce. 

La sécurité sociale au cœur du débat 

Dans son budget de 2023, le gouvernement français avait annoncé un déficit prévu de 10,5 milliards d’Euros pour l’année 2024. Toutefois, en octobre dernier, le montant accordé à la sécurité sociale pour l’année en cours a été évalué à 18,5 milliards d’Euros, semant ainsi la grogne auprès de l’opposition.  

Les deux principaux partis d’opposition, soient le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire, ont rejoint leur force pour rejeter le budget. Selon le communiqué officiel de Marine Le Pen du 28 novembre 2024, « le Groupe Rassemblement national considère que la version du projet de loi de finances de la sécurité́ sociale issue de la commission mixte paritaire n’est pas acceptable en l’état ».  

De son côté, Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste et social, croit qu’« il faut un autre budget pour l’État et un autre budget pour la sécurité sociale qui prend en compte les besoins de l’ensemble des Français(e) ». 

C’est face à ces critiques que le premier ministre Barnier a invoqué l’article 49,3. En entrevue à TF1, Marine Le Pen dit ne pas être si heureuse du départ de M. Barnier, affirmant qu’« il n’y avait pas d’autre solution que cette solution-là ». 


Source: Flickr-European Union 2019

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