L’équilibre de la terreur par la diplomatie nucléaire

Par Raphaël Roy 

La course aux armements nucléaires redevient un sujet d’actualité. Même si les stocks nucléaires ont fondu de 82 % depuis la fin de la guerre froide, le monde est entraîné dans une nouvelle situation qui pourrait ébranler sa stabilité, rapporte France 24. En ce début d’année 2022, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies ont adopté une déclaration commune visant à prévenir une guerre nucléaire.  

Cette déclaration entre les États-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni et la Russie concerne indirectement deux pays rebelles qui sont soupçonnés de développer des arsenaux d’armes nucléaires. En effet, l’Iran et la Corée du Nord inquiètent les puissances occidentales par l’opacité de leur politique sur le développement du nucléaire et le non-respect des traités internationaux sur la non-prolifération de l’arme atomique.  

L’Iran est accusé notamment par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et des pays comme les États-Unis de dissimuler le développement d’un programme d’arme nucléaire en accélérant la production d’une quantité préoccupante d’uranium enrichi depuis quelques années. La Corée du Nord continue d’effectuer des essais de missiles balistiques pour renforcer son programme nucléaire malgré les nombreuses sanctions économiques des États membres des Nations unies en raison de sa non-coopération pour la dénucléarisation de son pays. 

Un monde multipolaire 

Depuis la dernière décennie, la montée en puissance de la Chine dans l’échiquier politique international se fait de plus en plus ressentir. Prenant conscience de cette nouvelle logique multipolaire, les Russes et les Américains multiplient les retraits d’ententes sur le nucléaire.  

En 2018, l’administration Trump s’était retirée de l’entente sur le nucléaire iranien. En conséquence, Téhéran a redémarré son programme. Les États-Unis ont aussi résilié le traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (FNI), dont la Chine en tire avantage. Cette nouvelle dynamique a pour objectif d’appliquer un rééquilibrage des puissances en intégrant notamment la Chine et la Corée du Nord aux accords de dénucléarisation. 

Dissuasion nucléaire comme facteur de paix? 

Selon le Stockholm International Peace Research Institute, le monde compte en 2021 approximativement près de 13 080 ogives nucléaires réparties entre neuf États. La Russie et les États-Unis possèdent ensemble plus de 90 % des armes nucléaires mondiales. Des pays comme la Chine, le Royaume-Uni, la France, Israël, l’Inde et le Pakistan se partagent le reste des effectifs nucléaires. Les neuf États qui détiennent l’arme nucléaire sont persuadés que la dissuasion, grâce à la menace de représailles massives, est le meilleur moyen de garantir la paix.  

En revanche, plusieurs s’opposent au concept de dissuasion et désirent éliminer toutes les armes nucléaires pour limiter le risque d’un conflit atomique. D’après un rapport des Nations unies et un article de la Fondation pour la Recherche stratégique, le secrétaire général de l’ONU et 122 États rejettent les principes de la dissuasion et revendiquent un désarmement complet. Alors, est-ce que le risque d’une escalade suicidaire est toujours possible?


 Crédit image @ Luke Jernejcic

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