Rédigé par Médéric Dens

Le gouvernement de François Legault a annoncé le début officiel de l’élection partielle dans Terrebonne. Ce début de campagne électorale donne suite à la démission de Pierre Fitzgibbon, survenue le 3 septembre 2024, en raison d’une « perte de motivation ». Les candidates et candidats sont déjà annoncés ; place à une lutte serrée pour les semaines à venir.
Des affiches électorales de la Coalition avenir Québec (CAQ) ont été aperçues et publiées sur les réseaux sociaux par le Parti québécois le 10 février au soir, même si la CAQ n’avait toujours pas officiellement annoncé le déclenchement de l’élection partielle. Sans député depuis plus de cinq mois, les citoyens et citoyennes de Terrebonne seront finalement invités aux urnes le 17 mars prochain afin de se prononcer sur le prochain représentant de leur circonscription.
Le siège de Terrebonne représente un atout majeur pour les différents partis politiques. La CAQ cherchera en effet à remplacer Pierre Fitzgibbon, l’ancien super ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie. Les autres partis politiques chercheront quant à eux à augmenter leur poids à l’Assemblée nationale et ainsi mettre une pression sur le gouvernement caquiste, qui perd de ses plumes selon le dernier sondage Léger.
Des candidats et candidates déjà sur le terrain
Les différents partis ont annoncé les candidats et candidates qui tenteront d’obtenir le siège de Terrebonne. Ces personnes candidates présentent une belle diversification tant au niveau de leur milieu d’éducation, leur dévouement professionnel ou encore leurs implications politiques.
Tout d’abord, Alex Gagné est celui que François Legault (CAQ) considère comme son candidat le plus enclin à remporter l’élection. Alex Gagné, un jeune homme de 27 ans, est l’ancien président de la fondation « À deux pas de la réussite », un organisme qui vise à « améliorer le parcours des enfants fréquentant des écoles primaires de la région de Lanaudière ». De 2018 à 2021, il est l’attaché politique de Lise Lavallée, députée de Repentigny. Alors que la CAQ vit un déclin populaire selon les sondages, Alex Gagné ne s’écroule pas face à la pression : « Je suis quelqu’un qui carbure à la pression, puis à cette adrénaline-là de savoir que j’ai des choses qui m’attendent à réaliser ».
Du côté de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois et Ruba Ghazal ont opté pour Nadia Poirier, une femme de 36 ans, intégratrice média au sein de de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec depuis 2020. Elle était également candidate dans la circonscription de Terrebonne en 2022, mais n’a obtenu que 5 352 votes (12,65%), résultats insuffisants face à Pierre Fitzgibbon et la Coalition avenir Québec. « J’ai choisi Québec solidaire, car je veux faire de la politique pour mon monde, pas pour les multinationales comme l’ancien député de Terrebonne », a-t-elle mentionnée en faisant allusion à Pierre Fitzgibbon, à qui Nadia Poirier aimerait bien succéder.
Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois (PQ) fait quant à lui confiance à Catherine Gentilcore, présidente du parti depuis 2023. Mme Gentilcore a navigué dans des postes médiatiques pour Le Devoir, C2 Montréal et l’Opéra de Montréal, avant de devenir présidente-directrice générale (PDG) de Numana, une entreprise de technologie numérique. Ses priorités seront « le transport collectif, les logements, la hausse du coût de la vie et l’accès aux CPE ».
Du côté des conservateurs, Éric Duhaime remet la responsabilité dans les mains d’Ange Claude Bigilimana. D’origine rwandaise, Ange Claude et sa famille ont fui le Rwanda quand il avait 11 ans afin d’échapper à la guerre civile et au génocide rwandais. Ange Claude possède un diplôme en génie électrique de l’École de technologie supérieure, se spécialisant en structure de bâtiments. Sur le site officiel du Parti conservateur, Ange Claude ne se cache pas pour dévoiler ses intentions : « je veux représenter les jeunes qui n’ont plus accès à la propriété, les aînés qui ont payé trop de taxes et d’impôts pour les services de santé rendus, et les parents qui s’opposent à l’idéologie woke dans nos écoles publiques ».
Pour le Parti libéral du Québec (PLQ), dont le nouveau chef du parti n’est toujours pas connu, Virginie Bouchard est celle qui a été choisie pour représenter le parti dans Terrebonne. Diplômée d’un baccalauréat en loisir, culture et tourisme de l’Université du Québec à Trois-Rivières, elle est aussi présidente du Conseil régional du PLQ. Elle fut également adjointe et responsable de l’agenda pour le cabinet de la ministre de l’Environnement de 2017 à 2018, avant d’enseigner au niveau préscolaire et au primaire afin de combler la pénurie de main-d’œuvre au Centre de services scolaire des Affluents.
Une chaude lutte politique en vue
Toutes les personnes candidates sont prêtes à lutter pour une place à l’Assemblée nationale. Les citoyens et citoyennes de Terrebonne, dixième plus grande ville du Québec, auront droit à une lutte charnière pour s’arracher le siège vide à l’Assemblée nationale. Les candidats et candidates se mettent déjà en branle afin de faire valoir leurs idéologies et celles de leur parti : publications sur les médias sociaux, rassemblements des membres des partis respectifs et des journées de porte-à-porte seront au rendez-vous pour les prochaines semaines.
Jean-François Blanchet et Élections Québec ont annoncé les dates importantes à mettre à l’agenda pour tous ceux et celles qui résident dans Terrebonne. La date limite pour la mise en candidature était 1er mars, alors que celle pour la période d’inscription ou de modification à la liste électorale se fera deux semaines plus tard, soit le 13 mars. Pour les Terrebonniens et Terrebonniennes qui désireront se prononcer avant le 17 mars, ces personnes pourront le faire les 9 et 10 mars.
Finalement, les sondages effectués par Qc125 démontrent pour le moment que la candidate Catherine Gentilcore (Parti québécois) est la plus encline à remporter le vote des gens de Terrebonne à 39 %, suivi d’Alex Gagné (Coalition Avenir Québec) à 27 %. Ensuite, les projections de vote pour chacun des tiers partis sont respectivement de 17 % (Parti libéral du Québec), 8 % (Parti conservateur) et, finalement, 7 % pour Nadia Poirier et Québec solidaire.
Source : Parti Libéral du Québec