Par Médéric Dens

La population libanaise a finalement connu le nom de son nouveau chef du gouvernement et d’État après plus de deux ans de vacances présidentielles. À la suite d’un résultat insuffisant lors du premier tour, Joseph Aoun est devenu finalement le nouveau président, le 9 janvier dernier, au grand bonheur de la communauté internationale.
C’est dans une ambiance parlementaire singulière et surtout une lutte serrée que le parlement libanais a finalement tranché en faveur de Joseph Aoun, homme de 61 ans originaire de Sin el Fil. En devenant le 14e président du Liban, il remplace ainsi Michel Aoun, qui a quitté son poste en octobre 2022.
Au premier tour électif, Joseph Aoun n’a obtenu que 71 votes sur un total de 128 députés, résultat insuffisant considérant le seuil minimal requis de 86 votes. Il obtient et surpasse finalement ce résultat au deuxième tour avec un total de 99 votes, confirmant ainsi son entrée présidentielle. La différence entre le premier et le deuxième tour s’explique notamment en raison d’une négociation entre parlementaires à la suite du premier tour non concluant.
Historiquement, Joseph Aoun possède un parcours relativement linéaire et riche en succès, ce qui permet aux Libanais de croire à une possible stabilité sur la scène politique nationale. Diplômé en sciences politiques et en affaires internationales à l’université libano-américaine, il rejoint ensuite l’armée en 1983 avant d’être nommé commandant en chef de l’armée libanaise en 2017 jusqu’à sa récente nomination présidentielle.
Un regain de positif sur la scène internationale
Avec un cessez-le-feu entre le Liban et Israël aussi ambitieux que fragile, l’arrivée au pouvoir de Joseph Aoun amène un vent de fraîcheur, tant sur la scène nationale qu’internationale. De l’autre côté de nos frontières, la Maison-Blanche se félicite de l’instauration du cessez-le-feu, il y a plus de six semaines.
« Ils ont choisi une voie alignée sur la paix, la sécurité, la souveraineté et la reconstruction, en partenariat avec la communauté internationale. Et les États-Unis les soutiendront dans cette voie », lance Washington dans un communiqué officiel, le 9 janvier dernier.
L’Organisation des Nations Unies (ONU) félicite également l’ancien chef de l’armée pour sa victoire électorale : « le Secrétaire général se félicite de cette évolution importante et encourage la formation rapide d’un nouveau gouvernement pour répondre aux besoins et aux aspirations du peuple libanais, notamment en ce qui concerne le maintien de la sécurité et de la stabilité du pays ».
Alors que l’urgence de former un gouvernement se faisait vraisemblablement ressentir, le juge Nawaf Salam a été nommé premier ministre, à quelques jours de la fin du cessez-le-feu. Joseph Aoun a également dévoilé son intention de « confirmer le droit de l’État à monopoliser le port d’armes », en réponse au Hezbollah.
Bref, le président entrant met l’accent sur un Liban plus soudé que jamais, avec un modèle politique davantage coopératif et orienté vers l’avenir. Du côté du Hezbollah, il se retrouve désormais plus affaibli que jamais, tant au niveau politique que militaire.
Source: Ben-Dance-Flickr