Par Justine Danis
Le groupe Guzzo est en mauvaise posture financière et les créanciers réclament leur argent. Une requête a été déposée vendredi dernier à la Cour supérieure pour obtenir la liquidation de l’entreprise. La semaine a été mouvementée pour le groupe Guzzo puisque la Cour supérieure a remis sa décision : les actifs sont maintenant en vente.
L’entreprise de Vincent Guzzo avait empilé un certain montant en dettes, plaçant le groupe dans une situation plutôt rouge. Les créanciers, tels que la Banque CIBC et d’autres prêteurs privés, réclamaient un remboursement de 60 millions de dollars. En plus de ce montant, 8,5 millions étaient également demandés par le fisc du gouvernement provincial et fédéral. Cet argent provient « en grande partie pour des déductions à la source faites sur la paie des employés et que Guzzo a gardées dans ses coffres », informe La Presse. Par ailleurs, plusieurs autres acteurs, comme des propriétaires de bâtisses revendiquaient eux aussi une somme d’argent.
Québec en colère et agit
Selon les informations de La Presse, le groupe n’aurait pas remis aux gouvernements 2,6 millions en retenues à la source, ce qui représente l’argent déduit des paies de leurs employés servant à payer les impôts. En outre, Guzzo n’aurait pas remis plus de 1,5 million en taxes prélevées à la suite des achats des clients.
Face à cette situation, le gouvernement du Québec a pris les grands moyens, soient de retirer « les numéros de taxes ». De cette façon, l’administration gouvernementale montre son mécontentement. Cependant, il faut savoir que les numéros de taxes sont essentiels pour des transactions légales. De ce fait, l’État voulait passer un message à l’entreprise. Le gouvernement a donc voulu mettre un terme aux activités du groupe Guzzo. Or, deux jours après cette révocation par l’État, un journaliste a assisté à une représentation dans le cinéma Méga-Plex Marché Central de Montréal. On peut constater que ce moyen de pression n’a pas eu l’effet escompté, car Guzzo a tout de même décidé de continuer ses opérations. En revanche, on vient d’apprendre que la Cour supérieure a rendu l’ordonnance de liquider l’entreprise.
Insolvabilité pour le plus grand propriétaire indépendant de salles au Québec
Depuis le 22 novembre 2024, le groupe Guzzo avait été mis sous séquestre. Le rôle de cette personne est d’évaluer, voire de faire la gestion des finances, dans ce cas-ci d’une entreprise en difficulté financière, à la suite de l’annonce de la Cour, celle où elle ordonne la vente des actifs. Le même séquestre, de la firme de Raymond Chabot, s’occupera de la vente de biens afin de rembourser les prêteurs d’argent.
Le juge a tout de même émis certaines ordonnances par rapport aux actions du séquestre. Celui-ci devra faire son possible pour rembourser les créanciers, en évitant de vendre trop de cinémas. Voici comment Dominic Deslands, le séquestre de cette affaire, a qualifié les cinémas Guzzo à La Presse : « Le cinéma, c’est la vache à lait du groupe. C’est les revenus et les liquidités générés par les cinémas qui servent à payer les dettes des entités de construction. »
Malgré cette triste nouvelle pour l’entreprise Guzzo, le groupe pourra tout de même conserver la gestion des projections de films. On peut imaginer que cette déclaration console l’entreprise ayant été fondée en 1974 à l’achat du premier cinéma Le Paradis par le père Angelo Guzzo.
Source: Cinémas Guzzo