L’anglais, nouvelle langue officielle des États-Unis… on vous explique! 

Par Marie-Jeanne Eid 

Le 1er mars, Donald Trump a signé un décret faisant de l’anglais la langue officielle des États-Unis. 

État d’urgence à la frontière, droit de citoyenneté, transition de genre… Parmi l’avalanche de décrets présidentiels signés par Donald Trump depuis le début de son mandat, un nombre record dans l’histoire américaine, celui-ci est peut-être passé sous votre radar : l’anglais est devenu la langue officielle des États-Unis. Si la nouvelle peut sembler a priori anodine, voire étrange, ce décret du 1er mars 2025 semble s’insérer dans une stratégie plus large ciblant la minorité hispanique américaine. 

L’anglais comme langue officielle, qu’est-ce que ça implique? 

Le décret retire l’obligation des agences fédérales de fournir des documents et des services publics dans des langues autres que l’anglais, bien qu’elles demeurent autorisées à le faire. 

Trump abroge par la bande un texte signé par le président démocratique Bill Clinton en 2000 visant à rendre les services publics plus accessibles pour les « personnes dotées d’une maîtrise limitée de l’anglais ». 

Jusqu’à aujourd’hui, il n’existait aucune langue officielle aux États-Unis, bien que plus de 30 États américains avaient déjà légiféré en faisant de l’anglais leur langue officielle, soit la langue des opérations quotidiennes du gouvernement. 

Le milliardaire souhaite ainsi « promouvoir l’unité et entretenir une culture américaine commune à tous les citoyens », tel qu’énoncé dans le décret. Selon lui, cette mesure promeut une meilleure cohésion sociale et aidera les nouveaux arrivants à participer davantage à la vie de la population et aux traditions. 

L’établissement de l’anglais comme langue nationale semble toutefois s’inscrire dans une stratégie plus vaste qui cherche à redéfinir les frontières de l’identité culturelle des États-Unis. 

En effet, le décret est signé quelques jours seulement après la suppression de l’espagnol sur le site internet et des médias sociaux de la Maison Blanche. Présentant désormais un message d’« erreur », la page avait également été fermée durant le premier mandat du président Trump et restituée à l’arrivée au pouvoir de Joe Biden. 

Les communautés inquiètes 

Des personnes élues et des groupes de défense des droits de la communauté latino-américaine se sont rapidement outrés de cette suppression qui s’est faite en toute discrétion, sans annonce officielle. La page offrait une traduction des informations centrales en plus de mettre à disposition des ressources d’intérêt pour la communauté hispanophone, notamment les mesures migratoires en vigueur. 

Déterminante dans la victoire électorale de Donald Trump aux dernières élections, la minorité hispanophone, qui représente 19 % de la population américaine, semble désormais être dans la mire du président.  

Cette succession d’évènements et le sentiment d’hostilité de la part de l’administration Trump à l’égard des migrants hispanophones a même mené à des rumeurs sur l’interdiction complète de parler espagnol aux États-Unis. Une vidéo virale sur TikTok la semaine dernière prétendait qu’une nouvelle mesure, connue sous le nom de la loi du silence hispanique, ou La Ley del Silencio Hispanico, rendait coupable d’amendes ou de peines d’emprisonnement tous ceux et celles qui s’exprimaient en espagnol en public. 

Si la fausse nouvelle a été relayée avec autant d’ampleur, cette situation dépeint un sentiment d’insécurité grandissant au sein de la communauté hispanophone des États-Unis.  


Crédits : Carlos Barria

frederique_kim@live.ca  Web   More Posts
Scroll to Top