Par Médéric Dens

Le projet de loi sur l’énergie, ou loi 69, a finalement été adopté en raison de l’utilisation d’un bâillon, tôt samedi dernier. Ce projet de loi devient donc le résultat final de plus d’un an de préparation, retards dont la faute est renvoyée aux tarifs douaniers de Donald Trump selon Christine Fréchette, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie. Un projet de loi qui peut sembler ambitieux attire pourtant une critique vive de la part des partis d’opposition.
Après une décote économique, un projet de filière batterie à risque en Northvolt, un combat contre les syndicats et les médecins sans oublier le fiasco SAAQclic, voilà que la loi 69 devient désormais le centre de l’attention médiatique.
La « Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives » ou projet de loi 69, permet notamment de définir de nouvelles fonctions au ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, mais aussi de modifier les orientations et les missions de la Régie de l’énergie, en plus de fixer des obligations à la société d’État Hydro-Québec.
C’est aux environs de 4h30 du matin, le samedi 7 juin, que le Parlement a finalement adopté, sous bâillon, le projet de loi déposé en juin 2024 par l’ancien superministre Pierre Fitzgibbon. Le bâillon limitant le temps accordé aux débats, le gouvernement a pu mettre en branle son projet de loi sans grande discussion.
Les réactions de part et d’autre
Du côté du Parti québécois, on s’oppose directement à l’adoption sous bâillon, du projet de loi 69. Le député de Jean-Talon, Pascal Paradis, s’est même exprimé sur ses réseaux sociaux à cet effet
« Pendant que les Québécois dormaient, le gouvernement de la CAQ nous a enfoncé dans la gorge un projet de loi qui est une boîte à outils pour augmenter les tarifs d’électricité », peut-on lire sur la page Facebook du député péquiste.
Du côté de la Coalition avenir Québec, la ministre Christine Fréchette défend l’utilisation du bâillon en affirmant que « les Québécois économiseront 6 G$ (milliards de dollars) » et que plus de « 1000 emplois seront créés à court terme ».
De son côté, le premier ministre François Legault accuse le Parti libéral du Québec et le Parti québécois d’être à l’origine de l’utilisation du bâillon, affirmant que leur tentative de blocage législatif priverait les régions, notamment la Côte-Nord, d’accès à de « bons emplois ».
Finalement, après l’adoption de la loi perçue négativement par l’opposition, le premier ministre y va d’une annonce qui a surpris les médias. François Legault a effectivement affirmé que l’idée de se représenter pour un troisième mandat lui traversait déjà l’esprit : « Je sens que mes députés ont le goût de se battre. »
Crédit : Kim Fyson