La dénonciation du programme nucléaire iranien 

Par Médéric Dens 

Les États membres de l’ONU ont fait passer une résolution condamnant le stockage excessif d’uranium enrichi de l’Iran. 

Alors qu’Israël continue à menacer l’Iran de s’attaquer à ses installations nucléaires, Téhéran se défend en augmentant sa réserve d’uranium enrichi à 60 %. Ce stockage excessif a été condamné par l’ONU et par plusieurs de ses états membres à l’aide d’une résolution appuyée par les pays occidentaux. 

Depuis le retrait des États-Unis, en 2018, de l’accord du nucléaire de Vienne, l’Iran a entrepris des mesures afin d’augmenter l’enrichissement de son uranium. Selon cet accord, elle était autorisée à augmenter ses réserves, tout en s’assurant de respecter le seuil maximal d’enrichissement, soit de 3.67 %. 

Pourtant, Téhéran a annoncé avoir en sa possession environ 183.2 kilos d’uranium enrichi à 60 %, soit plus de 56 % plus élevé que les recommandations établies en 2015. Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), il ne manque que 30 % d’enrichissement à l’uranium iranien pour être en mesure de produire une bombe atomique. L’Iran affirme cependant vouloir développer ses ressources nucléaires à des fins civiles, notamment pour l’énergie. 

En visite à Téhéran, Rafael Grossi, directeur de l’AIEA, a invité l’Iran vers un ralentissement nucléaire, tout en demandant à Israël d’éviter l’atteinte à ses installations. « Les installations nucléaires ne doivent pas faire l’objet d’attaques militaires. De telles attaques peuvent avoir des conséquences radiologiques très graves », a-t-il affirmé lors du point de presse du 14 novembre dernier. 

De son côté, Mohammad Eslami, chef de l’Organisation de l’énergie atomique iranienne, a affirmé que l’Iran était prêt à coopérer en ce qui concerne son programme nucléaire, mais que la souveraineté de l’État aurait primauté advenant une opposition. 

L’AIEA a par la suite produit un rapport sur l’utilisation du nucléaire en Iran. Ce rapport fait part d’une volonté iranienne de « stopper l’augmentation de son stock d’uranium enrichi à 60 % ». Malgré cette déclaration, la scène internationale demeure toutefois sceptique face aux volontés nucléaires de l’Iran. 

Une résolution pour condamner Téhéran 

Plusieurs pays occidentaux ont, en bloc, mis sur pied une résolution pour condamner le manque de coopération de Téhéran avec l’Agence internationale de l’énergie atomique. Soutenue par le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Allemagne et la France, cette résolution met également en lumière certaines quantités d’uranium qui auraient été découvertes sur des sites non déclarés à l’AIEA. 

Cette résolution a semé l’émoi chez les dirigeants iraniens, alors qu’ils avaient vraisemblablement ressenti un appui de la part de l’AIEA. Faisant référence à la résolution adoptée lors du Conseil des gouverneurs, Abbas Araghchi, Ministre des Affaires étrangères de l’Iran, a averti les pays occidentaux que l’Iran « réagira en conséquence et de manière appropriée » à la suite de l’adoption de cette dernière.  Malgré cette résolution, Rafael Grossi a toutefois félicité les efforts d’Iran pour limiter une escalade nucléaire, principalement en cas d’attaques provenant d’Israël. 

Avec sa future entrée au poste de président, le 20 janvier prochain, un doute plane quant aux actions qu’Israël entreprendra si Donald Trump donne le feu vert pour frapper les installations nucléaires d’Iran. Les experts et hauts dirigeants d’Iran craignent désormais une détérioration des relations Téhéran–États-Unis. 


Crédits: Amin Ahouei Tasmin News

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