Par Karlen Minyangadou Monny
Du 17 au 19 septembre 2021, la Russie était en élection législative. Opposant le parti du Kremlin à différents autres partis, elles avaient pour objectif de renouveler les 450 sièges de la Douma. Si la victoire de Putin n’était une surprise pour personne, la stratégie mise en place pour y arriver mérite tout de même de s’y intéresser.
Putin au contrôle de la technologie
Malgré un fort soutien de la part de la jeunesse, ces élections législatives ont lieu dans un contexte de mécontentement social croissant selon La Presse. Le but de Putin était très simple; mobiliser les électeurs et éliminer la concurrence. Pour ce faire, un des moyens utilisés par ce dernier n’est autre que la technologie.
Selon la Constitution, 450 sièges sont à pourvoir. Quelque 225 sièges sont pourvus au scrutin uninominal où les électeurs votent pour un candidat dans leur circonscription, et les 225 autres sièges au scrutin plurinominal avec un seuil obligatoire de 5 % dans une unique circonscription.
Presque aucun candidat opposé à Putin n’avait été autorisé à se présenter aux législatives, mais Alexeï Navalny, opposant au Kremlin emprisonné depuis février 2021, avait mis en place une application de vote intelligent pour contrer la victoire du Kremlin. Concept assez simple : concentrer les voix sur un candidat d’opposition, quel qu’il soit, ayant le plus de chance de l’emporter dans sa circonscription. Résultat tout aussi simple : Apple et Google ont supprimé cette application le premier soir des votes et elle est devenue illégale en Russie. Ce shut-down a propagé une atmosphère d’intimidation dans le pays, mais a également prouvé une fois de plus que le Kremlin possède, à toute échelle, toute l’influence nécessaire au maintien de son pouvoir.
De la fraude et des queues suspectes
Le parti du Kremlin, rassemblant 49,82 % des voix, revendique une super-majorité des deux tiers des votes. L’opposition anti-Kremlin, au contraire, dénonce des fraudes massives. Bourrage d’urnes, report suspect des résultats du vote en ligne, observateurs du décompte chassés des bureaux de vote; de nombreux stratagèmes ont été utilisés afin de contrer ces élections. De plus, la popularité de Russie Unie était en berne de 30 % selon Radio Canada, minée par les affaires de corruption et la baisse du niveau de vie.
Dans un contexte de pandémie, ces élections se sont majoritairement déroulées en ligne et les résultats auraient été falsifiés, permettant d’inverser la tendance défavorable au parti du Kremlin. Un participant, Alexeï Konovalov, a expliqué à l’AFP avoir découvert le jour du scrutin qu’un inconnu s’était présenté à sa place au bureau de vote pour voler sa voix. « Je ne suis pas d’accord avec les résultats. Quelqu’un a voté à ma place ».
Le Kremlin a donc assuré ses arrières sous tous les plans, afin d’obtenir la victoire et garder le monopole qu’il possède depuis maintenant des années.
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