Dure période pour Boeing 

Par Alexandre Ménard 

Après d’importants problèmes en 2018 et 2019. Boeing continue de subir les critiques du public. 

Depuis 2019, Boeing, l’un des géants de l’industrie aérospatiale, traverse une période tumultueuse marquée par une série de crises qui ont ébranlé sa réputation et sa position sur le marché. En mars 2019, l’action de la compagnie américaine se situait environ à 430 $. Aujourd’hui elle se vend à 154 $.  

En l’espace de quelques mois, deux avions de type Boeing 737 Max se sont écrasés. Ces deux drames ont coûté la vie à 346 personnes. 

Le premier accident a eu lieu le 29 octobre 2018 lors d’un vol entre Jakarta et Pangkal Pinang, la plus grande ville de l’île indonésienne de Bangka. Ce vol était opéré par la compagnie aérienne à bas prix Lion Air.  

Quelques mois plus tard, le 10 mars 2019, un autre avion du même type, opéré par Ethiopian Airlines, s’est écrasé lors d’un vol entre Addis-Abeba et Nairobi, tuant 157 personnes. 

Il est désormais clair que les deux crashs du Boeing 737 ont été provoqués par une défaillance du système MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System). Les pilotes, ignorant l’existence du dispositif, n’ont pu intervenir efficacement. À aucun moment le nouveau système n’était mentionné dans les manuels.  

Boeing avait résisté aux demandes de formation sur simulateur avant la mise en service du nouvel appareil, minimisant ainsi l’importance du système pour tromper la Federal Aviation Administration et obtenir rapidement l’autorisation de vol pour son avion-phare. 

Une réponse qui s’est fait attendre 

La réaction de Boeing face aux accidents du 737 Max a été un élément crucial dans l’évolution de cette crise, révélant les failles dans la culture d’entreprise et la gestion des risques du géant de l’aérospatiale. Initialement, la réponse de Boeing a été largement critiquée, contribuant à aggraver la crise de confiance envers l’entreprise. 

Dans les jours qui ont suivi le premier accident de Lion Air en octobre 2018, Boeing a adopté une posture défensive, tentant de rejeter la responsabilité sur les procédures de maintenance de la compagnie aérienne et sur de supposées erreurs des pilotes.  

L’entreprise a maintenu que le 737 Max était sûr et a exercé des pressions sur les autorités pour éviter l’immobilisation de la flotte. Cette attitude de déni et de minimisation des problèmes a persisté même après le second accident d’Ethiopian Airlines en mars 2019, Boeing tardant à admettre publiquement les défauts de conception du système MCAS. 

Ce n’est qu’après l’immobilisation mondiale de la flotte 737 Max, imposée par les autorités de régulation du monde entier, que Boeing a commencé à reconnaître pleinement l’ampleur des problèmes liés au MCAS. Cette lenteur à assumer ses responsabilités a considérablement entamé la confiance du public et des compagnies aériennes envers l’entreprise.  

Les déboires continuent aujourd’hui  

Les déboires ont continué par la suite.  

Un panneau couvrant une sortie de secours inutilisée s’est détaché en plein vol sur un 737 Max 9 d’Alaska Airlines. Les pilotes ont heureusement réussi à poser l’avion en toute sécurité.  

Ces incidents ont aggravé les inquiétudes concernant la fiabilité de ce modèle. Parallèlement, les récents déboires associés au projet Starliner ont également mis en évidence d’autres problèmes chez Boeing.  

Le projet, destiné à transporter des astronautes vers la Station spatiale internationale, a connu plusieurs échecs. Une mission a été avortée en raison d’une anomalie de chronométrage et des défaillances logicielles, révélant ainsi les faiblesses persistantes dans la gestion et le contrôle des projets. 


Crédits: Melvin Loi Flickr

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