Les attractions éléphantesques en Asie : entre divertissement et maltraitance

Par Sofie Lafrance

Nombreux serez-vous à voyager à travers le continent asiatique pour une durée indéterminée dans les mois qui arrivent. Que ce soit en Thaïlande, en Indonésie, aux Philippines ou au Vietnam, les raisons et les motivations pour le faire sont nombreuses; exotisme, découverte, amour, renaissance et le tout, bien sûr, à moindre coût! Cependant, il demeure essentiel d’être vigilants et responsables lors de ces séjours, autant avec soi-même qu’avec ceux qui nous entourent.

Les aventuriers modernes possèdent des Bucket list étayées et audacieuses, passant du saut en parachute aux descentes en tyrolienne, ou aux balades à dos d’éléphant… Ce à quoi je veux en venir, et c’est l’amoureuse des animaux et du wildnest qui parle, c’est d’y penser à deux fois avant de faire un tour à dos d’éléphant. Ces animaux majestueux, reconnus pour leur mémoire et leur compassion, sont arrachés à leurs habitats naturels en bas âge, pour être marchandés et dressés, et devenir des attractions touristiques occidentales. En moyenne, pour chaque éléphanteau capturé dans la nature, quatre adultes sont abattus.

En Thaïlande, plusieurs de ces éléphanteaux sont alors victimes d’un rituel nommé Phajaan, qui ne consiste en rien de moins que l’emprisonnement de l’animal dans une cage où la seule position possible est debout. Les éléphanteaux sont alors blessés à des endroits stratégiques, soit où la peau est mince et sensible; articulations, tête, oreille, et ces plaies seront maintenues ouvertes et douloureuses par les dresseurs, afin qu’ils puissent contrôler ces animaux à leur guise. Ce rituel dure environ une semaine et son objectif est de détruire et de traumatiser l’esprit de l’éléphant, pour qu’il demeure soumis et obéissant en tout temps. Les balades à dos d’éléphant, les éléphants acrobates, peintres ou sportifs sont alors disposés à distraire les touristes.

©Seth&Lise Sur cette image, il est possible de constater que le dresseur thaïlandais appuie subtilement sur une plaie au-dessus de la tête de l’éléphant.

Vous aurez l’occasion de le constater vous-mêmes, les éléphants asiatiques domestiques sont bien souvent assaillis par les touristes toute la journée. En revanche, ces bêtes énormes doivent consommer 200 kilogrammes d’herbe et 200 litres d’eau au quotidien. À l’état sauvage, les éléphants s’alimentent plus de 18 h par jour, d’où la remise en question de l’éthique dans les pratiques touristiques impliquant ces animaux.

Cette pratique, très profitable pour les marchands locaux, est condamnable et rares sont les éléphants domestiques bien traités. Ainsi, si l’option de faire un tour d’éléphant demeure un incontournable lors de votre périple, il est de votre responsabilité de bien choisir votre marchand d’éléphants. Par exemple, privilégiez les éléphants bien nourris, qui ne portent pas de nacelle et ne présentent aucune plaie ou cicatrice récente aux endroits mentionnés précédemment. Des parcs d’éléphants à travers l’Inde et la Thaïlande, tels que le Ganesha Park ou le Chiang Mai, sont d’ailleurs reconnus pour la bientraitance. Il est néanmoins préférable pour tous d’observer ces animaux à distance, soit à l’occasion d’un safari accompagné ou de la visite d’un Elephant Nature Park.

Les touristes sont le moteur de ce sombre marché, il est donc de votre pouvoir et responsabilité de vous informer et de choisir intelligemment vos activités!

Pour plus d’informations à cet effet :

The National Geographic

Seth & Lise


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