Par Jonathan Asselin
Les fins de trimestres – c’est bien connu – n’ont rien de reposant. Comme si ce n’était pas assez, on a tendance à en parler de façon abondante. Question de ne pas oublier qu’on est en fin de session. De mars à avril (comme de novembre à décembre), les conversations qu’on entend sur le campus y font presque toutes allusion. Sans compter la panoplie de statuts Facebook publiés par des étudiants affamés, insomniaques, ravagés.
Il existe deux types d’étudiants qui sont diamétralement opposés : l’étudiant modèle et l’autre étudiant. L’étudiant modèle assiste à tous ses cours. Il lève la main et pose des questions auxquelles l’autre étudiant n’a pas réfléchi. L’étudiant modèle fait du bénévolat, a un emploi, visite sa grand-mère chaque fin de semaine (même si elle habite Chibougamau), est en parfaite santé et apporte ses propres lunchs (l’autre étudiant aimerait le lui acheter). L’étudiant modèle étudie de façon quotidienne sans que cela n’affecte sa vie sociale. L’étudiant modèle ne craint pas la fin du trimestre.
L’autre étudiant n’est pas comme l’étudiant modèle. Il n’en est pas l’inverse non plus. L’autre étudiant lève parfois la main, peut-être même souvent. Il va lui aussi à tous ses cours. Il a lui aussi un emploi, mais ne trouve pas le temps de faire du bénévolat. Sa grand-mère? Elle n’habite pas Chibougamau, mais il ne la voit pas nécessairement tous les week-ends. Lui aussi est en bonne santé. Il n’a pas toujours son lunch, mais se force, de temps en temps, pour en concocter un. L’autre étudiant aime passer des soirées avec ses amis, mais peine à trouver l’équilibre entre vie sociale et vie étudiante. L’autre étudiant aurait préféré ne pas survivre à la semaine de lecture. Comme ça, il n’aurait pas dû avoir à vivre la fin du trimestre.
Les deux étudiants ne sont pas si différents l’un de l’autre. Pourtant, l’autre étudiant ressent une charge de stress immense face aux examens et travaux finaux, alors que l’étudiant modèle n’en fait pas de cas. Qu’est-ce qui cloche? C’est que l’étudiant modèle n’existe pas vraiment. Du moins, pas de manière aussi parfaite qu’ici. C’est un fantôme qui hante certaines personnes qui veulent trop fortement devenir parfaites. Chaque étudiant a ses forces et ses propres défis à relever. La fin de session n’est qu’une période pendant laquelle les étudiants sont, en quelque sorte, mis à l’épreuve.
Autodiscipline, gestion adéquate de l’emploi du temps, besoins personnels (se nourrir, relaxer, etc.) sont autant de menues tâches qu’il nous faut tous accomplir. Il faut aussi apprendre à dédramatiser. Un travail écrit, un examen ou un exposé oral ne devraient jamais être des raisons suffisantes à vous rendre malade. Alors que l’atmosphère est lourde lors des fins de sessions, il est possible d’y voir quelque chose de bien. La fierté de s’être donné autant qu’on a pu. Les choses les plus banales qui deviennent soudainement un peu trop drôles. Mais surtout, apprendre de nos échecs et faire en sorte de s’améliorer lors du sprint qui aura lieu la session prochaine.
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