De nouvelles associations étudiantes nationales?

Comme bien des étudiants, vous ignorez probablement que vos deux associations étudiantes principales sont désormais indépendantes. Pour le REMDUS (cycles supérieurs), le divorce avec la défunte TACEQ remonte à 2014. Quant à la FEUS (premiers cycles), elle est sur papier affiliée à la FEUQ, mais cette dernière est entrée en dormance le mois passé et tout indique qu’elle ne devrait pas s’éveiller de sitôt.

Par Bernard Beausoleil Chartrand

Cette double absence de représentation nationale pourrait cependant prendre fin dès cette année alors que deux projets potentiels viendraient combler ce vide. Il s’agit du Projet pour le Mouvement étudiant (nom temporaire) et de celui de la Table des régions (sans nom pour l’instant). L’idée de bâtir une organisation à partir du forum de discussions qu’est la Table des régions date de plus d’un an, bien que l’autre projet soit déjà plus avancé. Il faut comprendre que plusieurs associations en région ont l’impression de ne faire que de la figuration en compagnie des grosses associations de Montréal et de Québec. En effet, si le vote au sein des instances est proportionnel, il est très difficile de s’imposer avec ses quelques milliers de membres face à d’autres qui en ont des dizaines de milliers. Néanmoins, une association nationale comptant peu de membres aurait plus de difficulté à paraître comme un interlocuteur crédible aux yeux du gouvernement.

Pour comprendre là où on en est, il faut remonter à la mise au rancart de la FEUQ. Plusieurs se rappellent probablement que la FEUS a tenu un référendum l’an passé et un autre l’année d’avant pour savoir si elle devait ou non continuer de fonctionner à l’intérieur de la FEUQ. Par deux fois, les étudiants ont voté pour la continuité, mais avec une faible majorité. En février, c’était au tour de l’ADEESE (éducation UQÀM) de claquer la porte de la FEUQ. Un mois plus tard, la FAÉCUM (UdeM) et ses 40 000 membres quittaient à leur tour l’organisation. Les vétérans de la politique étudiante ont compris sur le coup que la FEUQ vivait ses derniers moments. La logique était simple : étant donné que plus personne ne voulait se joindre à la FEUQ, autant repartir sur de nouvelles bases.

Leur idée a fonctionné et les dernières associations de la FEUQ participent aux négociations pour le Projet pour le mouvement étudiant. Toutes les associations étudiantes de la Table des régions, à l’exception d’une, ont aussi joint le processus jusqu’à la mi-avril. À ce moment-là, des divergences sont apparues relativement au comité de coordination, à l’échéancier et au budget. Trois associations régionales (Chicoutimi, Rimouski et Trois-Rivières) ainsi que l’ADEESE ont alors quitté la rencontre et souhaitent maintenant mettre sur pied leur propre regroupement distinct. De plus, Médérick Potvin, ancien vice-président externe à l’association du l’UQAC, affirme que d’autres associations ont démontré de l’intérêt et que le principe d’ « une association = un vote » est celui qui est privilégié.

Malgré ces départs, le Projet pour un mouvement étudiant continue d’avancer bien qu’il soit difficile de savoir ce qui s’y discute. Chaque association a son propre agenda et, ensemble, elles siègent au-dessus du comité de coordination qui vient d’être mis sur pied. Comme les quatre membres de ce comité sont rémunérés, un contrat a été signé entre les associations étudiantes présentes afin de débourser ces salaires. Pour le reste, tout ou presque devra être déterminé. Si certains détracteurs du projet le surnomment la « FEUQ 2.0 », il est à la fois difficile de les contredire ou de les appuyer. Il est peu aisé de comprendre en quoi l’organisation sera fondamentalement différente de la FEUQ, mais il est aussi trop tôt pour savoir de quoi et surtout de qui elle sera composée. On parlerait actuellement d’une quinzaine d’associations qui participent au processus.

Revenons à présent à Sherbrooke. Plusieurs représentants étudiants m’ont mentionné que le Projet pour le mouvement étudiant pourrait voir le jour dès cet automne. Si tel est le cas, est-ce que l’autre regroupement se constituera au même moment? Tant la FEUS que le REMDUS doivent passer la question de l’affiliation par référendum, mais il reste à se demander sur quoi nous voterons exactement. Aurons-nous le choix entre ces deux nouvelles organisations ou seulement entre l’une d’elles et rester seul?

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