Mai fut un mois très chargé pour les trois membres de ce groupe sherbrookois. Mariant « le son fétiche et électrifiant du fameux brit-rock d’Arctic Monkeys et de la vague planante, complexe et recherchée de Radiohead », Mickaël Fortin (chant, piano, synth-basse), Raphaël Fortin (batterie) et Anthony Simoneau-Dubuc (guitare) en mettent toujours plein la vue. Créé en 2010, ce groupe, qui a remporté le Sherbrooklyn 2012 et qui a lancé son premier album Crazy Carnival en mai 2014, vient tout juste de remporter la première place du concours Searchlight du réseau CBC!
C’est le vendredi 1er mai que le groupe apprend qu’il figure parmi les dix finalistes. En soirée, sur la terrasse du Cabaret Eastman, on prend un verre en attendant que le trio sherbrookois monte sur scène. C’est devant une salle presque comble que les premières notes de leur nouveau single Can’t fight the feeling se font entendre vers 20 h. Sorti dans le cadre du concours du réseau CBC, ce morceau leur a permis de remporter le titre de Best New Canadian Artist ainsi que 20 000 $ d’équipement Yamaha. Le groupe a ensuite enchaîné avec des morceaux bien connus de leur public, tel que Home Run et L.A. Cabaret. C’est une foule très agitée qui a réclamé le groupe après leur sortie de scène. Ils sont finalement revenus masqués et en costume pour nous interpréter Belly Button, la pièce titre de leur premier album, à la manière de leur vidéoclip original. Puis, en guise de dessert, ils ont joué leur récente et hautement radiophonique chanson Wax ‘n’ Wane. Une nouveauté pour cet événement : un transport en autobus dans une perspective écolo, mais aussi alcoolo-responsable! Un succès qui sera répété.
Quand on leur demande s’ils préfèrent jouer sur une scène comme à la Fête du Lac des Nations ou dans un endroit plus intime et chaleureux comme le Cabaret Eastman, Mikael nous répond qu’il y a en fait trois critères qui font qu’un show est trippant : le nombre de personnes, l’énergie/la drive que nous transmettent ces personnes et les éclairages. Ces trois critères furent présents, autant sur la scène Loto-Québec devant plus de 30 000 spectateurs qu’au Cabaret d’Eastman devant 130 personnes. Par contre, il avoue que les grandes scènes donnent plus de frissons : « L’aspect ‘’épique’’ pousse l’adrénaline dans le tapis, et le fait de ne pas être en mesure de voir où la foule s’arrête donne le vertige, un bon vertige! Le genre de vertige qui nous donnerait envie de rembarquer dans le manège n’importe quand. »
C’est le 12 mai qu’ils ont su qu’ils étaient parmi les quatre finalistes. Plus le concours avançait, plus les membres du groupe voyaient grand. Mikael a d’ailleurs confié qu’on les reconnaît de plus en plus dans la rue et que, selon lui, c’est que le nom circule de manière positive. « Nous sommes très près des gens, c’est une des valeurs que nous allons choyer tout au long de notre carrière, peu importe l’ampleur que celle-ci prendra », ajoute-t-il.
Dans le cadre du OFF Festival des harmonies, le groupe a aussi offert une performance le 16 mai, sous le grand chapiteau de l’Université de Sherbrooke, devant un public de tous les âges. Les membres du groupe étant toujours très à l’aise sur scène, on sent la complicité qui les unit. Après quelques morceaux, Mikael a pris un instant pour nous raconter leur folle journée de la veille. C’est entre 9 h et 9 h 30 que les gagnants devaient être annoncés. À 9 h 25, ils avaient presque perdu espoir, mais moins d’une minute plus tard, ils reçurent le fameux appel en provenance de l’Ontario. Jamais le concours n’avait été remporté par un artiste de l’est du Canada, et encore moins par des francophones. Ce soir-là, ils ont fêté la nouvelle à leur spectacle qui affichait complet à Gatineau pour revenir le lendemain, avec trois heures de sommeil seulement, célébrer en Estrie. Comme leur musique portait sur une bonne partie du campus, des curieux s’approchaient pour finalement rester jusqu’à la fin. Sur plusieurs visages on pouvait lire la surprise face à la voix mature et chaude du chanteur, malgré son entrée récente dans la vingtaine. Encore une fois, Orange O’Clock nous a présenté du nouveau matériel qu’il prépare depuis septembre. La mission du groupe : composer des morceaux radiophoniques dans lesquels le refrain revient trois fois, « sans sonner comme du Taylor Swift »! Il n’y a pas de projet officiel d’album d’entamé, mais ils en envisagent certainement un. Pour l’instant, ils veulent agrandir et solidifier leur équipe.
Ne restez pas trop surpris si jamais vous croisez le populaire youtuber Gab Joncas à un de leurs shows. Ami de longue date du groupe et aussi originaire de Sherbrooke, celui-ci les a d’ailleurs encouragés tout au long du concours en invitant les gens à voter via sa page Facebook.
Chose certaine, il y a du talent à Sherbrooke!