Semi-Croquant : un Alexandre Barrette agréablement baveux

Par Simon RD

Le 28 février dernier, Alexandre Barrette présentait son troisième spectacle solo, Semi-Croquant, au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke. Âgé de 38 ans, l’humoriste taquin livrait son spectacle devant une salle conquise.

Un humoriste bien à l’aise sur une scène

Alexandre Barrette, on le connaît pour son sens presque inégalable de la répartie, mais aussi pour sa capacité à faire vivre les spectateurs de la salle. Le public n’avait donc pas l’impression d’avoir un humain derrière une vitrine teintée qui récite son texte à la virgule près. Ce vendredi-là, la salle était bien vivante et elle a eu quelques interactions avec l’humoriste, même du heckling, une fois, mais Barrette, comme à l’habitude, a su habilement composer avec le « défi ». D’ailleurs, sa manière de répondre du tac au tac démontre bien le talent naturel de l’humoriste.

Pitbulls et stéréotypes

Durant le spectacle, Alexandre Barrette stéréotype les propriétaires de pitbulls : un numéro, ma foi, assez rigolo ! Par exemple, quand l’humoriste rapporte que le chien saucisse est véritablement celui dont on signale le plus de morsures, il met le tout en perspective avec la réelle dangerosité du pitbull par rapport à son compétiteur dans le palmarès des chiens dangereux. Ce qui s’en suit est tout à fait délirant ! À vous de le découvrir.

Bémol

Bien que le spectacle soit en général très divertissant, il y a deux passages où il y a un certain temps mort, et où l’on a l’impression de perdre, en quelque sorte, le momentum. On peut parler par exemple d’un numéro où il traite satiriquement de la création de l’escrime. Un numéro amusant, mais pas à la hauteur du reste du spectacle. Aussi, vers la fin de la soirée, il y a un numéro où il lit une lettre envoyée à un enfant africain qu’il parraine, un sketch baveux et chien, mais du déjà-vu et on ne comprend pas trop dans quel contexte le numéro est amené.

Mais, on rit !

Toutefois, en général, on rit fort ! L’humoriste remet des faits de la vie en perspective de façon agréablement drôle et fait d’ailleurs un statement sur l’homophobie, assez direct et habile, qui lui a valu un éclat d’applaudissements dans une salle assez pleine. Barrette parle aussi de sa mère linguiste. Il fait d’ailleurs un clin d’œil cocasse à la règle concernant la primauté du masculin sur le féminin. Les lacunes terribles concernant la maîtrise du français sur les réseaux sociaux le chicotent, et il se fait baveux avec son aversion envers le « sa va », qui parasite les discussions. Encore là, il stéréotype quelques individus présents sur ces réseaux sociaux. C’est à prendre avec un grain de sel, « surtout si tu t’appelles Steve ! »

Une première partie de qualité

La première partie était tout à fait surprenante. Les spectateurs ont eu droit à un humour dynamique et tordant. En effet, Alex Pépin a sans aucun doute réussi à réchauffer la salle et les muscles de la bouche du public qui, d’après la force des rires, en aurait pris davantage !


Crédit Photo @ Alexandre Barrette

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