Par Justine Danis

Avez-vous déjà entendu parler de la prison Winter ? Il s’agit d’une prison datant de 1869 située au cœur du centre-ville de Sherbrooke. Grâce à une nouveauté touristique de cet été, le parcours audio immersif de Radcliff, présenté par Traces et Souvenances, permettra de se plonger dans l’univers de prisonniers, de condamnés et d’un bourreau prénommé Radcliff, qui a réellement existé. Le reste est, cependant, fictif.
En 2024, l’ancienne prison Winter a été inscrite au répertoire du patrimoine culturel du Québec. La réouverture de ce lieu au public n’est cependant pas gagnée d’avance. La Société de sauvegarde de la vieille prison de Sherbrooke a été créée un an après sa fermeture complète en 1990. En 1997, cette société a acheté la prison pour un dollar afin de pouvoir protéger ce site de tout rachat qui aurait, comme conclusion, la démolition. Le Musée d’histoire de Sherbrooke travaille d’arrache-pied pour ouvrir ce lieu au public. Le projet de réfection de cet édifice patrimonial pourrait s’élever à des millions de dollars.
Du 19e siècle à aujourd’hui
En 1823, Sherbrooke fut choisie comme la ville d’accueil pour un nouveau district judiciaire du Bas-Canada. En 1825, une première prison voit le jour sur la rue de Montréal ainsi qu’un palais de justice sur la rue William. Cependant, en 1857, selon la réforme judiciaire imposée, on a demandé de reconstruire une prison à Sherbrooke. En 1869, la prison Winter était apte à recevoir ces premiers visiteurs qui devaient purger leurs peines. De 1880 à 1932, l’histoire de la prison dénombre six pendaisons. L’emplacement de la prison amenait son lot de conséquences, notamment l’accès compliqué à l’eau. Des problèmes d’humidité, d’accumulation de fumée et de ventilation sont notés dès l’ouverture, rendant les conditions de vie exécrables. Malgré les tentatives de travaux, par l’hygiène des lieux, la prison sera déclarée comme l’une des plus négligées de la province.
Un trajet immersif d’un système carcéral daté
Du 10 juillet au 3 septembre, les participants pourront déambuler dans le parcours à l’aide de l’application mobile. Il suffit d’acheter les billets sur le site web au coût de 6,99 $, excluant les taxes. Par la suite, un courriel vous sera acheminé où vous pourrez trouver toutes les instructions pour la suite des choses. Cette activité pouvant traiter de concepts un peu lugubres est fortement recommandée pour les personnes de 14 ans et plus.
Pendant 45 minutes, le balado vous plongera dans la quête de trois personnages : Béa, Kidman et Sœur Marie. Tout tourne autour de l’exécution publique de Melvil Bérard, qui s’est avéré être coupable d’un meurtre. Pour l’écoute, il est suggéré d’apporter vos propres écouteurs.
Le départ a lieu au 395, rue Frontenac, où une imitation de la grande porte de la prison pourra vous aider à vous repérer.
Lors d’une entrevue avec La Tribune, Marianne Roy, directrice générale et artistique de Traces et souvenances, soit un organisme théâtral estrien à but non lucratif qui met de l’avant des expériences immersives, mentionne que si cette nouveauté bat son plein, elle aimerait bien envisager une deuxième phase. Elle évoque par exemple « une expérience de soir avec des projections ».
La prison Winter, est un patrimoine riche en histoire et, sans les travaux nécessaires, celle-ci ne pourra accueillir les gens pour partager son passé.
Source : Ville de Sherbrooke

Justine Danis
Dynamique et avide de nouvelles aventures, elle plonge avec enthousiasme dans le Collectif en tant que cheffe de pupitre pour la section Campus. Grande passionnée de la vie universitaire, ce poste est pour elle l’occasion rêvée. Après avoir gradué au baccalauréat en science politique, elle entame une maîtrise en communication marketing, afin d’enrichir son expérience acquise dans le secteur municipal. Elle saura mettre en lumière l’Université de Sherbrooke, en romantisant ou en démontrant la réalité du campus d'une manière unique et captivante. Vous découvrirez le campus comme vous ne l'avez jamais vu.