Par Frédérique Maysenhoelder
À Sherbrooke, l’organisme communautaire La Grande Table joue un rôle clé pour contrer la précarité alimentaire qui touche de plus en plus d’étudiants. Par ses actions concrètes et ses partenariats ciblés, il vient en aide à ceux qui peinent à joindre les deux bouts pendant leurs études.
Fondée en 1991, La Grande Table s’est donnée pour mission de favoriser l’accès à une alimentation saine tout en soutenant l’inclusion sociale. À travers son restaurant populaire et ses nombreux programmes, l’organisme dessert chaque année près de 700 familles et sert environ 200 000 repas. En plus des repas chauds, des boîtes à lunch et des projets d’intégration professionnelle complètent l’offre de services.
Un partenariat pour soutenir les parents aux études
Depuis quelque temps, La Grande Table a relancé une collaboration avec l’Université de Sherbrooke (UdeS) pour appuyer une clientèle étudiante souvent confrontée à des défis financiers importants : les parents aux études.
« La Grande Table, c’est un partenariat qui a déjà existé par le passé. On l’a remis sur pied cette fois-ci en ciblant une clientèle particulière, soit les parents aux études qui ont un revenu familial bas. L’objectif, c’est de cibler les étudiants en précarité alimentaire », explique Nicolas Ouimet, conseiller en ressources socio-économiques à l’UdeS.
Grâce au soutien de la Fondation Force Études, ces repas sont rendus accessibles à moindre coût.
« On finance 4 $ du 5 $ par repas, ce qui revient à 1 $ par repas pour la communauté étudiante. Chaque personne éligible a droit à un repas par jour pour un total de sept repas par semaine. Ce sont des repas congelés prêts à manger à mettre au micro-ondes, donc ça permet aux parents aux études de passer plus de temps avec les enfants », précise-t-il.
Des initiatives qui se diversifient
En parallèle des repas subventionnés, d’autres programmes alimentaires s’ajoutent pour répondre aux différents besoins des étudiants.
« Au niveau alimentaire, on a aussi le programme des paniers biologiques. Chaque trimestre d’hiver, la Fondation Force Études finance 30 paniers alimentaires. Un nouveau projet de cuisine collective débutera dès la session d’automne : nous sommes près de finaliser tout cela. On a un local équipé pour accueillir les ateliers dès la fin septembre. Les étudiants vont repartir avec six portions de repas. En plus de l’animatrice pour les recettes, il y aura une intervenante psychosociale pour la communauté étudiante », détaille Nicolas Ouimet.
L’alimentation, un besoin essentiel
Face à la montée de la précarité étudiante, d’autres mesures de soutien ont également été mises en place par l’UdeS. Pierre Delaunais, directeur de l’aide financière, rappelle l’importance de telles ressources : « Il y a un partenariat avec La Grande Table, mais on a aussi des coupons d’aide alimentaire échangeables dans les épiceries, parrainés par la Fondation Force Études. L’alimentation, c’est la base : une personne qui veut bien cheminer au travers de ses études, qui veut avoir un parcours positif, doit combler ses besoins de base. L’alimentation, inévitablement, c’est l’un des premiers besoins avec le logement. C’est hyper important d’être sensibilisé à cette problématique-là. »
Une équipe mobilisée
Derrière cette mission sociale, une équipe engagée assure la gestion quotidienne de l’organisme. Sous la direction de Vincent Boutin, assisté de Karine Godbout et de Mélanie Alain, cheffe cuisinière, La Grande Table fonctionne avec le soutien de quelques 75 bénévoles dévoués.
Un filet de sécurité essentiel
À l’heure où plusieurs étudiants jonglent entre études, emploi et responsabilités familiales, La Grande Table agit comme un véritable filet de sécurité. Son partenariat avec l’UdeS montre comment des solutions concrètes et accessibles peuvent changer la trajectoire académique et personnelle de nombreux jeunes. Parce qu’avant de réussir ses examens, il faut d’abord réussir à manger.
Source : La Grande Table
