Par Frédérique Maysenhoelder

C’est sous un souffle nouveau que le professeur Robert Ingari s’apprête à diriger la 17e édition de l’École d’été en chant choral de l’Université de Sherbrooke. Du 28 juin au 6 juillet 2025, l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac vibrera au rythme de la symphonie Brought To Light du compositeur australien Stuart Greenbaum, une œuvre aussi lumineuse qu’engagée.
Et pour cause : cette année, l’artiste lui-même fera le voyage depuis Melbourne pour agir à titre d’artiste en résidence tout au long de la formation.
Une œuvre contemporaine au cœur d’une édition singulière
Le choix de la Symphonie no 5 – Brought To Light s’est imposé comme une évidence pour le professeur Ingari, aussi compositeur que pédagogue, qui cherchait à briser les cadres traditionnels du chant choral. « J’imaginais quelque chose qui prendrait presque la durée totale du concert, une œuvre méconnue et aventurière un peu », confie-t-il. Le thème de la lumière, récurrent dans ses propres créations musicales, l’a immédiatement interpellé.
« Pour moi, c’est synonyme de libération et de quelque chose de positif dans nos vies », explique-t-il, évoquant notamment sa propre pièce Ô lumière bienheureuse. La symphonie de Greenbaum, avec son évolution rythmique allant des ténèbres vers la clarté, devient alors un symbole puissant d’espoir dans un contexte mondial où l’incertitude et la division règnent.
Une rencontre entre deux continents
Animé par l’ambition de rendre cette édition inoubliable, Robert Ingari ne s’est pas contenté d’interpréter l’œuvre : il a contacté Stuart Greenbaum lui-même pour l’inviter à Sherbrooke. Rapidement, une complicité s’installe entre les deux créateurs. « Il y avait des atomes crochus entre nous deux. Moi, avec mon énergie et mon organisation, et lui avec ce feu qu’il a pour la composition », souligne Ingari.

Cette collaboration unique permettra aux participantes et participants de bénéficier directement des enseignements du compositeur australien, qui prendra part à des ateliers, conférences et répétitions pendant les neuf jours de la formation. Une immersion précieuse dans une culture chorale peu connue ici, mais vibrante de l’autre côté du globe.
Une expérience musicale hors norme
Cette édition 2025 marque aussi un retour à l’ampleur d’avant la pandémie. Pour la première fois en cinq ans, l’ensemble choral ne sera plus limité par des contraintes sanitaires. Soixante choristes, dont 11 chefs de chœur de la maîtrise et 18 étudiantes et étudiants du baccalauréat en musique, partageront la scène avec des chanteuses et chanteurs expérimentés issus de divers horizons.
Le concert final, présenté le 6 juillet à l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac, promet d’être un moment d’une rare intensité. L’objectif, selon Robert Ingari, est clair : « Montrer cette œuvre et faire vivre une expérience musicale hors du commun autant aux choristes qu’à l’auditoire. C’est de mettre un mélange de personnes dans une situation, puis bâtir quelque chose ensemble. »
Une lumière pour rassembler
Au-delà de l’exploit artistique, cette école d’été se veut un pont entre les cultures, un geste d’amitié entre le Québec et l’Australie, mais surtout, un moment de rassemblement autour d’un idéal de paix, d’unité et de beauté. « Si je pouvais, avec cette école d’été, mettre en lumière la création et la musique australienne, je serais très fier », affirme Ingari.
La 17e École d’été en chant choral brillera donc, comme son thème, d’une lumière nouvelle. Une lumière qui promet de traverser les frontières, de repousser les ombres… et de résonner longtemps dans les cœurs et les voix.
Sources : Université de Sherbrooke et photo fournie