Par Frédérique Richard et Marion Piette

Les décors et les habits rappelant le monde de l’aviation de l’époque.
Le mercredi 7 mai dernier avait lieu la pièce Le temps s’envole – Paperplane. Créée de la compagnie de théâtre Advienne que pourra, Paperplane est la naissance d’un art à mi-chemin entre le cirque, la danse, le chant, la musique et le théâtre. En fait, c’est une histoire ficelée avec minutie, qui raconte le passage du temps et la beauté de la vie. Le tout est inspiré de la première femme à avoir traversé l’océan, mais qui a ensuite été portée disparue. Une heure dix de nostalgie, mais aussi de rires.
Paperplane est une bouffée d’air frais. C’est de réapprendre à aimer le cirque. D’être impressionnée par toutes les « culbutes » et par la force des acrobates. D’être en admiration face à leur grâce et leur flexibilité.
Le spectacle est une célébration du cycle de la vie que l’on voit défiler sous forme d’étapes importantes. En quelques secondes, on est amené dans un imaginaire universel : celui du temps. On joue dans la cour de récré, on s’amuse avec nos amis et plus tard, on tombe en amour. Le temps passe et l’on vit des deuils. C’est le son de cloche éminemment inconfortable qui nous rappelle que l’on vieillit tous. C’est la perte d’un être cher, ainsi que la nostalgie, la tristesse et les épisodes dépressifs qui nous chagrinent. C’est le rappel de la célèbre citation de Victor Hugo : « Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis. »
Dans cette pièce, tout est judicieusement choisi. Que ce soit la thématique de l’aviation rappelée par les rideaux ressemblant à des parachutes, les habits ou les jeux de lumière s’apparentant au ciel et au soleil. Ou tout simplement les bruits d’avion.
Sans oublier le magnifique accompagnement, tantôt au piano, tantôt au violon. Tout le long, des mélodies délicates nous transmettent sensibilité et douceur. Chaque note jouée s’accorde parfaitement aux gestes des acteurs et des actrices. C’est une symbiose impressionnante entre le piano, les comédiens et comédiennes et le cœur du public. On y entendait aussi des airs plus entrainants, comme Ho Hey de The Lumineers, où le public s’est amusé à taper des mains au rythme de la chanson. Pensons aussi à Pump Up the Jam de Technotronic et Staying Alive des Bee Gees qui, elles, créaient des vagues de rires.

Malheureusement, les chansons se répétaient souvent, comme les quelques fausses notes qui se sont échappées de la chanteuse principale. Parfois, on se demandait même si les atterrissages de la voltige étaient chambranlants, ou tout simplement casse-cous…
Paperplane, c’est, comme témoigné par mon voisin de siège, un moment qui nous permet « de se sentir plus léger ». À la fin du spectacle, le tonnerre d’applaudissements chaleureux en a révélé beaucoup sur l’appréciation du public.
La pièce Paperplane nous apprend que oui, le passage du temps est inévitable, mais il peut surtout être magnifique. Un incontournable pour tous.
Crédit : Marie-Andrée Lemire