Par Karl Foster Candio

Que vaut Loups-Garous, film français qui a connu un lancement retentissant sur Netflix à travers le monde, avec 17.5 millions de visionnements lors de ses cinq premiers jours de disponibilité?
Lancé sur la plateforme le 23 octobre, le dernier-né du réalisateur François Uzan est porté par de grands noms du cinéma français, Jean Reno, Franck Dubosc, et la Québécoise Suzanne Clément.
Notre critique en quelques points !
Airs de déjà-vu
La comparaison avec Jumanji est difficile à éviter. Le résumé est le même : un groupe éclectique est propulsé dans un monde parallèle dangereux et fantastique, comme dans Jumanji. Les personnages se découvrent de nouvelles compétences — plutôt des superpouvoirs, dans leur cas —, comme dans Jumanji (les versions avec Dwayne Johnson et Jack Black). Ils devront éviter de finir sur le bûcher ou l’échafaud, et compléter le jeu en démasquant les loups-garous de la ville, afin de pouvoir rejoindre leur monde.
Le film compte d’autres références. Jean Reno fait un aller-retour entre Moyen Âge et époque moderne, rappelant son rôle dans Les Visiteurs. Suzanne Clément, vue dans Le Jeu de Fred Cavayé (2018), se retrouve à l’écran dans un jeu de société au centre d’une histoire.
Quant à Franck Dubosc, ses talents de chanteur trouvent ici une résonance inattendue et même applaudie, ce qui n’était pas vraiment le cas d’Assurancetourix dans son fameux petit village gaulois.
Une intrigue légère…
Loups-Garous, qui s’inspire du fameux jeu de société, prend des allures de comédie bon enfant. L’intrigue ne s’attarde à explorer aucune des thématiques qu’elle aborde : les rapports père-fils, la maladie, le machisme, l’homophobie, la quête de l’identité, les familles recomposées, etc. De plus, l’aventure ne transforme pas tant les personnages principaux. Les effets spéciaux ne vous feront pas hurler d’émerveillement ni de frayeur.
Le film ne semble avoir aucune autre ambition que de divertir, même si son humour ne mord pas toujours.
Une meute d’incohérences
Les incohérences sont si nombreuses que les relever pourrait presque devenir un jeu dans le jeu. Certaines sont néanmoins flagrantes. Par exemple, avec une fille qui devient invisible (et muette dans le jeu, sans explication claire), un fils qui peut prendre l’apparence d’autres personnes, et un père qui lit littéralement dans les pensées, on pourrait s’attendre à ce que le groupe ait un avantage pour démasquer les loups-garous. Pourtant, ils sont obligés de scruter les mains des villageois pour y parvenir !
La plus évidente reste — attention au spoiler — la rencontre avec Léonard de Vinci dans le jeu, qui finit par altérer le présent dans le monde réel, bien que l’on ait clairement précisé au départ qu’il ne s’agissait pas d’un voyage dans le temps.
Notre verdict
Loups-Garous est un film divertissant qui peut agréablement égayer les après-midis grisâtres d’automne devant le petit écran. Ce film d’aventure se regarde en famille ou entre amis, tant qu’on n’y cherche pas de profondeur.
Les incohérences, plutôt que de gâcher l’expérience, offrent même un prétexte pour prolonger les discussions amusées après visionnement.
Source: Netflix