Chronique coop

Par Gabrielle Richer, Libraire, Campus principal 

Tous les membres de ma famille ont déjà tué quelqu’un de Benjamin Stevenson 

Quand ma collègue m’a présenté cet ouvrage, j’ai porté un jugement sur la couverture surchargée et atypique ainsi que sur le titre du livre, long et anodin. Si j’étais restée au stade du jugement, je n’aurais jamais eu la chance de vivre cette expérience proposée par Benjamin Stevenson.  

L’histoire porte sur la réunion de famille des Cunninghams dans un hôtel perdu en pleine montagne. Les haines et les tensions sont vives dans cette famille désunie. Ainsi, on imagine facilement n’importe lequel des Cunningham être tenté par le meurtre d’un ou plusieurs autres membres de sa famille. Ce qui ne manque pas d’arriver : lors d’une tempête de neige, les morts suspectes s’accumulent. Au lieu de se demander qui est susceptible d’être le tueur, c’est l’inverse qu’on vient à se demander : qui pourrait vraiment ne pas l’être ? 

Benjamin Stevenson, humoriste par ailleurs, est un écrivain dont les œuvres ont déjà été traduites dans plusieurs langues et qui a remporté plusieurs prix à travers le monde. D’ailleurs, les droits de Tous les membres de ma famille ont déjà tué quelqu’un ont déjà été vendus à HBO pour une adaptation en série. 

Tous les membres de ma famille ont déjà tué quelqu’un, est un ouvrage qui exige du lecteur une participation active à l’enquête. Benjamin Stevenson connaît tous les rouages d’un bon roman policier et il va sans cesse jouer avec notre perception de l’affaire. Il s’agit autant d’un hommage aux chefs-d’œuvre du suspense que d’une œuvre originale qui se joue avec des codes du genre.  

Vent de fraîcheur 

J’ai adoré ce livre : c’est la première fois que je vois un roman policier avec une telle structure. Dans la plupart des polars modernes, l’intrigue repose classiquement sur un détective au passé trouble sortant de sa retraite pour s’associer avec un adjoint qui mettra sa patience à rude épreuve. Ensuite, on découvrira que le tueur a un lien avec le passé trouble du détective. Merci à Benjamin Stevenson pour le vent de fraicheur qu’il amène dans l’univers du polar.  

En effet, dès le premier chapitre du livre, le narrateur livre au lecteur les pages dans lesquelles auront lieu les meurtres. Ils ne mentionnent pas les victimes, mais c’est suffisamment intriguant pour donner envie de tricher. L’auteur s’amuse avec nos perceptions. Prenons l’exemple de cette phrase qui, dans les premières pages du livre, spoil le reste de l’histoire « Nous nous sommes retrouvés les lèvres collées, alors que j’étais torse nu. » On imagine alors qu’une scène torride digne d’une romance de Colleen Hoover surviendra. Et si, ce n’était pas ce à quoi vous attendiez ? Intriguant, non ?  

Aimez-vous les Escape Game?  En voici un bel exemple : ici, tout vous est révélé. À vous de ne pas vous faire piéger par la plume joueuse de Stevenson !  

Quand je recommande ce livre, je sais que je vais revirer le cerveau de quelqu’un. Il faut attendre les toutes dernières pages du roman pour que les points se relient en un gigantesque feu d’artifice. De quoi faire l’effet d’un chocolat chaud par temps froid.  

L’ensemble des titres mentionnés dans la chronique sont disponibles à la Coopérative : en magasin, sur les deux campus, ou en ligne : usherbrooke.coop. 


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