Par Billie-Anne Leduc
Quelques jours avant la compétition internationale de rendement énergétique, le Shell Éco-Marathon, une vingtaine de jeunes finissants en génie électrique et mécanique, n’ont qu’une idée en tête : gagner. Leur véhicule vert aux accents or va-t-il percer la ligne d’arrivée de cette course? Parce qu’il ne s’agit pas d’arriver premier, mais de simplement parcourir le trajet – en un seul morceau.
Afin d’en apprendre davantage sur le projet d’envergure Beyond, je me suis entretenue avec un des membres de l’équipe, Jacob Deschamps.
- D’abord, qui es-tu? Quel est ton parcours scolaire?
Je suis présentement à la maîtrise au GRAMS (groupe de recherche en appareillage médical de Sherbrooke). J’ai commencé en janvier 2016, après avoir complété mon baccalauréat en génie électrique à Sherbrooke.
- Qu’est-ce que le projet Beyond?
Le but du projet était de concevoir une voiture dans la catégorie « Prototype électrique » en vue de participer à la compétition Shell Éco-Marathon.
- En quoi consiste ladite compétition? Quelles sont les règles?
C’est une compétition qui se déroulera dans la ville de Detroit, du 22 au 24 avril 2016.
Pour gagner cette compétition, le véhicule doit parcourir le plus de kilomètres avec le moins d’énergie possible, en maintenant une vitesse moyenne. Ce n’est donc pas une course de vitesse, mais un défi en vue d’obtenir le meilleur rendement énergétique pour un parcours déterminé. Notre voiture devra exécuter 10 tours de 0.6 mile.
La règle la plus importante demeure la sécurité. Étant donné que les voitures participantes sont construites home-made, il faut s’assurer qu’elles soient conformes et qu’elles ne présentent pas de risques en cours de route.
- Quelles sont les nouvelles technologies que vous avez implantées dans le véhicule?
Du point de vue électrique, le poids de la batterie est un facteur important, puisqu’à cette compétition, ce n’est pas la vitesse qui compte, mais le haut rendement énergétique. Il est indispensable que la batterie soit de petite dimension afin qu’elle réduise le poids de la voiture, puisque c’est plus facile pour le moteur de faire avancer une voiture légère. Notre batterie pèse 300 grammes (un peu plus lourd qu’une batterie d’ordinateur portable) et lorsque le véhicule roule à pleine vitesse, elle se décharge en trois minutes seulement.
Ensuite, une des technologies que nous avons mises sur pied est le moteur électrique. Nous avons d’abord dû concevoir le moteur sur un ordinateur à partir de rien. Une fois la bonne configuration trouvée, les paramètres ont été extraits afin de le construire et de le tester matériellement.
- Qui est le conducteur du véhicule? Quels sont les critères pour le pilote?
La conductrice est une étudiante (place aux femmes!) : Caroline Brière-Boyer. Le grand défi de cette voiture est qu’elle se manœuvre difficilement, alors il est primordial que la pilote soit constamment alerte. Sa vision se trouve extrêmement réduite, car elle ne peut regarder qu’entre ses genoux à travers une petite fenêtre équivalente à un hublot. Elle doit surveiller à la fois la route et le volant qui lui dicte des informations cruciales, comme sa vitesse moyenne et la tension de la batterie. Si la batterie descend trop bas, elle ne pourra plus accélérer… Notre victoire dépend grandement de la pilote. On a beau produire un véhicule technologiquement avancé, ça reste la pilote qui le fait avancer. Elle tient littéralement notre victoire entre ses mains.
- Personnellement, pourquoi as-tu voulu t’impliquer dans le projet Beyond? Quels sont les avantages de travailler sur un tel projet?
L’idée me semblait intéressante, mais c’était surtout pour le travail d’équipe. Sur le plan personnel, Beyond a amélioré mes compétences en gestion de projet et m’a permis de réaliser concrètement ce qu’on voit sur les bancs d’école. J’ai été également attiré par la grande place accordée à l’innovation et aux nouvelles idées relatives aux systèmes de propulsion électrique.
Bref, le projet Beyond a toutes les chances de gagner le Shell Éco-Marathon. On surveille les résultats avec impatience! Merci à ces 21 étudiants qui ont donné sueur, temps, corps et âme pour faire avancer Sherbrooke sur la piste internationale d’ingénierie.